jeudi 12 août 2010

Apple vous permet de garder votre iPhone sous garantie

Cette affirmation dans le titre n'était pas certaine depuis qu'un bug affectait l'iOs 4 et pouvait ainsi conduire certains à l'exploiter pour "jailbreaker" qui son propre iPhone, qui celui des autres!

J'en parlais ici:

http://delongenlarge.blogspot.com/2010/08/votre-iphone-est-encore-sous-garantie.html

Apple, très rapide, vient de corriger cela avec une mise à jour de l'iOs. Courez-y l'installer sur votre téléphone si vous souhaitez le maintenir sous garantie!

Je ne me le ferai pas dire deux fois...

jeudi 5 août 2010

La question prioritaire de constitutionnalité et la garde à vue

Le jour où vous serez en garde à vue, vous n'aurez plus à contester la constitutionnalité de cette mesure: d'autres l'auront fait avant pour vous...

Petit historique: la question prioritaire de constitutionnalité a été introduite dans notre Constitution lors de la réforme de juillet 2008. Elle permet à tout citoyen, à l'occasion d'un litige devant un juge, de contester une loi utilisée contre lui, au motif qu'elle porte atteinte aux droits et libertés garantis par notre Constitution.

Elle est effectivement applicable depuis février dernier, et même bien appliquée puisque le Conseil Constitutionnel s'est prononcé près de 20 fois depuis le début de l'année et qu'une bonne centaine de textes sont soumis ou vont l'être prochainement à la censure des sages.

C'est une goutte d'eau dans la mer, vu le nombre hallucinant de lois qui régissent notre république (et c'est pas fini, ce nombre augmente de façon exponentielle et délirante), mais ces chiffres illustrent quand même la vivacité d'un dispositif tout beau tout neuf. Et de toute façon, heureusement, toutes nos lois ne sont pas inconstitutionnelles, loin de là.

La garde à vue - c'est un peu aussi le sujet de cet article - a fait justement l'objet de questions prioritaires posées lors de multiples actions pénales cette année. Ces questions ont été jointes pour que le Conseil statue par une seule décision.

Je rappelle qu'une personne est mise en garde à vue par la seule volonté d'un officier de la police judiciaire, sans décision préalable ni d'un juge, ni d'un procureur, en clair sans décision de l'autorité judiciaire.

Entre parenthèses, le Conseil affirme que cette autorité comprend les magistrats du siège et du parquet (dont le procureur). L'argument contraire reposant sur le fait que ce dernier ne serait pas indépendant du pouvoir exécutif a été soulevé devant les sages, qui ont clairement émis une fin de non-recevoir: le ministère public est bel et bien partie intégrante de l'autorité judiciaire.

Donc, c'est un officier de la police judiciaire qui décide seul de placer en garde à vue. Or, le Conseil cite notre Constitution par laquelle « nul ne peut être arbitrairement détenu. L'autorité judiciaire, gardienne de la liberté individuelle, assure le respect de ce principe dans les conditions prévues par la loi ».

CQFD, la garde à vue est anticonstitutionnelle ?

Et bien non, mes cocos ce serait trop simple, ce n'est pas du tout sur le fondement de ce principe de droit que le Conseil a déclaré la garde à vue contraire à la Constitution! (je vous ai eu, hein ?)

Il reconnaît en effet qu'il faut concilier de façon équilibrée d'une part la prévention des atteintes à l'ordre public et la recherche des auteurs d'infraction et d'autre part l'exercice des libertés constitutionnelles.

Il rappelle aussi que le procureur est informé de la garde à vue dès son commencement et qu'il peut intervenir à tout moment.

Le principe de la garde à vue sur décision du seul officier de police judiciaire est donc reconnu comme légitime et parfaitement constitutionnel, à partir du moment où la mesure est contrôlée par le ministère public donc par l'autorité judiciaire.

Là où le bât blesse, c'est que les modalités de ce principe ont été considérablement étendues et que la garde à vue a été banalisée depuis 1993, au fil des modifications de la procédure pénale et des conditions de sa mise en oeuvre. Ainsi, le nombre des procédures pénales menées par un juge d'instruction a dramatiquement diminué (moins de 3% des décisions de justice) alors que le nombre d'officiers de police judiciaire ayant qualité à placer en garde à vue a doublé entre 1993 et 2009. Résultat: près de 800.000 gardes à vue en 2009, chiffre en augmentation constante depuis des années (moins de 350.000 en 2001!).

Or, la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 dispose que "tout homme étant présumé innocent jusqu’à ce qu’il ait été déclaré coupable, s’il est jugé indispensable de l’arrêter, toute rigueur qui ne serait pas nécessaire pour s’assurer de sa personne, doit être sévèrement réprimée par la Loi". De même, elle prévoit que "toute Société dans laquelle la garantie des Droits n’est pas assurée, ni la séparation des Pouvoirs déterminée, n’a point de Constitution".

C'est en effet sur le fondement du respect des droits de la défense que le Conseil sanctionne la garde à vue actuelle. Le recadrage est clair:

- les motifs de la garde à vue ne doivent plus être aussi larges qu'aujourd'hui, et seules les infractions présentant une certaine gravité devraient conduire à cette mesure

- un avocat devrait pouvoir assister à la garde à vue dès son commencement, ou alors il faudrait justifier de circonstances particulières dans le cas contraire

- la personne gardée à vue devrait être notifiée de son droit de garder le silence

Le Parlement a douze mois pour faire évoluer dans cette direction le régime de la garde à vue. A défaut, au 1er juillet 2011, les textes régissant la garde à vue seront abrogés et ce sera le gros bazar...

Mon petit doigt me dit que le gouvernement va devancer le législateur, alors rendez-vous très bientôt pour le projet de loi!

En attendant, on ne peut que louer le Parlement de 2008 qui a installé dans notre Droit cette question prioritaire de constitutionnalité absolument démocratique et protectrice de nos droits fondamentaux!

mercredi 4 août 2010

Mises en garde à l'adresse de l'UMP

Depuis le discours de Nicolas Sarkozy à Grenoble vendredi dernier, beaucoup d'encre a coulé sur tout et n'importe quoi.

Bien entendu, l'opposition est parfaitement dans son rôle de critiquer ce discours, voire de dénoncer une "dérive à droite" ; beaucoup moins fondée de taxer le discours "d'antirépublicain", et pas du tout de l'assimiler sans vergogne à un discours du FN.

Mais comme l'a dit à juste titre Robert Badinter il y a quelques jours, il est inutile de commenter les commentaires. Ca fait du bien à la liberté d'expression, mais ça n'avance à rien du point de vue de la démocratie.

J'attends donc de voir sur pièces avant de juger le contenu de la politique (républicaine ou pas ?) de l'UMP ; "sur pièces", c'est-à-dire en fonction des textes qui sortiront effectivement de ce brouhaha.

En revanche, je voudrais m'exprimer sur deux points du discours et mettre en garde l'UMP à leur sujet.

D'abord, sur l'idée que notre système d'intégration depuis 50 ans (comme s'il n'y en avait eu qu'un en un demi siècle) a conduit à un échec de l'intégration.

Je pense que Sarkozy se trompe sur ce point précis. Il y a eu des hauts et des bas en 50 ans, comme partout: des avancées et des reculs, ou l'inverse selon les points de vue et les politiques menées ;)

Mais pour juger d'un système et d'une politique, encore une fois, il faut en voir le résultat.

Or, selon moi, le résultat est bon: au fil du temps, la France s'est extraordinairement enrichie de toutes les individualités venues ou issues d'ailleurs et parfaitement bien installées dans notre pays. Aujourd'hui, qu'elles soient françaises ou qu'elles ne le soient pas encore, les personnes d'origine étrangère établies en France ont toute leur place dans notre société et ont plutôt réussi à "faire leur nid", dans le respect des droits et obligations de notre République.

Et je trouve ça génial.

Alors je ne comprends pas pourquoi on dit le contraire, et je suis inquiet qu'on le dise.

Première mise en garde:
Quelle intégration recherche-t-on à l'UMP ? Une intégration par l'exclusion ?

Si on commence à remettre en cause l'intégration, c'est qu'on lui reproche quelque chose: pas assez de franchouillardisation ? trop de culture étrangère rémanente ? trop de chômage ? trop de délinquance ? Il y a quelque chose qui cloche, parce que de toute façon, on n'a pas les statistiques de chômage ni de délinquance selon l'origine, c'est interdit en France et c'est très bien comme ça. Et nous sortir les chiffres du chômage ou de la délinquance des seuls étrangers non communautaires n'a pas de sens: l'intégration concerne effectivement ces étrangers, mais elle va aussi bien au-delà.

Pour ma part, et j'espère pour bon nombre de mes concitoyens, l'intégration n'implique aucune renonciation à ses origines, ses racines, sa culture, sa philosophie, sa religion, son mode de pensée, etc. Au contraire! leurs différences, avec les nôtres, font notre richesse à tous ensemble dans un respect mutuel. Alors si une personne immigrée ou descendante d'étrangers, avec tout son bagage, respecte l'ensemble des règles de notre République, qui garantissent notamment l'égalité de tous et le respect d'autrui, son intégration est pour moi parfaite. Point barre.

Je crois que c'est le cas de l'immense majorité des immigrés et descendants d'étrangers, français ou pas.

Ensuite, sur la déchéance de la nationalité.

Pour Sarkozy, "toute personne d'origine étrangère qui aurait volontairement porté atteinte à la vie d'un policier, d'un gendarme ou de tout autre dépositaire de l'autorité publique" doit être déchue de la nationalité française. Pour d'autres de l'UMP, il faut élargir cette mesure à d'autres infractions graves de droit commun.

Mais de quoi parle-t-on ? Difficile à dire aujourd'hui, faute d'éléments suffisants. La formulation est trop large "toute personne d'origine étrangère", ça ne veut rien dire! (Ou alors c'est tellement large que ça en est inadmissible...)

Je veux rappeler d'abord le principe fondamental qui figure à l'article Premier de notre Constitution: la France "assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion".

C'est on ne peut plus clair.

Quand on est français, on est français, et votre origine à cet égard est totalement indifférente et doit absolument le rester.

Je veux aussi rappeler que, d'après le code civil, on "est" français de plein droit (par exemple à la naissance, mais aussi à 18 ans pour les enfants nés en France de parents étrangers) ou on "devient" français après sa naissance (via la naissance, l'adoption, le mariage, la possession d'état, le décret de naturalisation, etc.).

Attention, et c'est un piège, cela ne veut pas dire qu'il y a 2 niveaux de français: un premier niveau de "français de plein droit" (qu'ils soient français de souche ou d'origine étrangère via un ou des parents, grand-parents, arrière-grand-parents, etc.), et un deuxième niveau de "français agréé". Non!

Tous les français sans exception jouissent de tous les droits et sont tenus à toutes les obligations attachés à la qualité de français. Il faut le marteler encore et encore pour qu'il n'y ait pas de mégarde.

A la lecture de ce blog, vous devez commencer un peu à me connaître: la responsabilité individuelle est pour moi essentielle. Ce que l'on fait, on doit l'assumer et en prendre la responsabilité personnelle. Ses propres réussites ? Assumées! Ses propres échecs ? Assumés! Ses propres décisions ? Assumées!

Or, lorsqu'on est étranger, lorsqu'on respecte les conditions requises, on peut prendre la décision de demander la nationalité française, par exemple par une déclaration.

Et bien dans ce cas précis et à condition que la déclaration soit faite après l'âge de 18 ans (donc par un majeur), on peut envisager que celle-ci soit accompagnée d'un engagement personnel de ne pas commettre une infraction (même de droit commun) d'une gravité particulière (par exemple, une condamnation à un emprisonnement de plus de 5 ans) pendant tel délai (par exemple 5 ans) à peine de déchéance de la nationalité. Le cas échéant, cette sanction serait alors prononcée sur le fondement seul du non respect de l'engagement, et non sur l'origine étrangère. Difficile d'élargir cet engagement à des infractions moins graves, tellement les conséquences de la perte de la nationalité sont graves (reconduite à la frontière, véritable double peine...) ; la sanction ne serait alors pas du tout juste ni adaptée.

Dans tous les autres cas (hormis bien sûr les cas déjà existants, tels que l'atteinte aux intérêts de l'Etat, le terrorisme, etc.), il me semble inconcevable qu'on puisse déchoir de la nationalité. Que celle-ci soit de plein droit, ou acquise avant la majorité de l'intéressé (celui étant mineur ne peut alors pas prendre l'engagement cité plus haut), la retirer sous prétexte d'une infraction de droit commun ET d'une origine étrangère violerait purement et simplement le principe fondamental d'égalité devant la loi.

En gros, cette analyse vide très vite la substance du projet de déchéance, et on voit bien que l'objectif annoncé du Président de la République est très loin de la réalité juridique.

D'où ma deuxième mise en garde:
L'UMP va-t-elle remettre en cause le principe d'égalité ? et ainsi créer pour le coup 2 niveaux de français ?


Les réponses attendues à ces mises en garde sont importantes pour moi, et j'y verrai plus clair "sur pièces", comme je le disais.

S'il s'avère que les textes remettent en cause les principes républicains, qui font que je suis fier d'être français, 2012 sera une année décisive... Et qu'on ne s'y trompe pas, l'abstention n'est pas une alternative en ce qui me concerne.

Je VOTERAI pour un candidat REPUBLICAIN (et pro-européen), qu'il soit libéral (ma préférence), centriste ou socialiste.

mardi 3 août 2010

Votre iPhone est encore sous garantie! En êtes-vous sûr ??? Scénario d'un jailbreak forcé...

Depuis plusieurs jours, jailbreakme.com fait le buzz... késako ?
Grosso modo, il y a trois catégories de propriétaires d'iPhone: ceux qui l'ont jailbreaké, ceux qui ne le veulent pas et ceux qui ne le peuvent pas ou qui ne savent même pas que ça existe. Oui, je range les ignorants avec les incompétents, c'est mon blog et je fais ce que je veux sur mon blog.

Pour cette dernière catégorie (de nuls, donc - j'adore enfoncer le clou), petite explication: le "jailbreak", c'est une procédure informatique qui consiste à faire sauter les verrous de sécurité de votre iPhone pour en prendre totalement le contrôle et y installer tout un tas de programmes qui ne sont pas dans l'appStore et qui donc ne sont pas contrôlés/agréés par Apple.

L'inconvénient, c'est que ça fait sauter la garantie d'Apple: vous cassez votre engin en mille morceaux, vous assumez tout seul comme un grand. Ah d'ailleurs, on peut aussi casser son "precious" rien qu'en essayant de le jailbreaker (oui, si on fait n'importe quoi pendant la procédure, l'iPhone se transforme magiquement en brique: gare aux apprentis sorciers, exit aux Merlin-de-Kaamelott-et-de-pacotille).

L'avantage, c'est que d'une part c'est légal, en tout cas aux USA, où le gouvernement vient de passer une loi le légitimant ; en France, je ne suis pas sûr, c'est un risque de plus à prendre... Et que d'autre part ça vous permet de faire encore plus de trucs avec votre joujou, genre le transformer en modem 3G-wifi pour l'iPad-wifi-sans-3G de votre copin(e), ou le "tweaker" pour en améliorer et/ou personnaliser le fonctionnement (de votre iPhone, pas de votre copin(e), merci de suivre) avec par exemple un vrai multitâche tellement qu'il plante qu'on le désinstalle ou des supers gestionnaires d'apps tellement compliqués qu'on revient à l'original, etc.

Je n'ai pas cité l'inconvénient de l'extrême complexité du jailbreak (pour ne pas dire que seul un geek super fort pouvait le faire), parce que justement, ce n'en est plus un! Maintenant, tout le monde peut jailbreaker son iPhone, et même les nuls de la 3ème catégorie!

Il suffit pour cela de se rendre sur le site jailbreakme.com avec le safari de votre iPhone.

La boucle est bouclée, je peux continuer sur le scénario cité dans le titre: "jailbreak forcé".

Parce que le bug, c'est que jailbreakme.com repose justement sur un... bug! Et que ce bug (qui permet d'exécuter du code sur votre machine en dehors des procédures autorisées), n'importe qui peut l'exploiter à l'insu de votre plein gré, que vous soyez dans l'une des trois catégories visées en introduction. Il suffit d'aller visiter un site web, ou simplement de prêter votre iPhone à un pote (enfin j'imagine que y en a qui le font) et hop, tout part en c*uille... Aujourd'hui jailbreakme.com, mais demain un site coquin ou un site de fishing ?

Des petits malins l'ont d'ailleurs déjà expérimenté en jailbreakant des iPhone de démonstration dans les Apple Store et autres magasins d'opérateurs télécom!

Alors qui vous garantit qu'un autre petit malin, si ce n'est vous même par mégarde, commettra la même bidouille sur votre propre téléphone (ça fait bizarre d'appeler un iPhone "téléphone" vu qu'on s'en sert rarement comme tel, m'enfin ça en reste un quand même) ?

Et comme le jailbreak casse la garantie, si ça se trouve, votre iPhone n'est plus sous garantie!

Pas rassuré ? Je crois que j'ai cassé l'ambiance Apple-confident, moi ;)

mercredi 23 juin 2010

L'humoriste a-t-il tous les droits ?

A lire ce qui s'écrit sur le web, twitter, facebook et dans la presse, il semblerait que oui, au nom de la sacro-sainte liberté d'expression. Le licenciement d'humoristes sur une radio publique serait en soi, indépendamment des circonstances motivant cette sanction, une atteinte intolérable à cette liberté, un retour à l'ORTF, etc. 

Alors je vais en décevoir beaucoup, mais il faut le rappeler : la liberté d'expression, si elle est fort heureusement encouragée et bien protégée dans notre pays, est encadrée par des lois républicaines.

Des lois qui recherchent l'équilibre entre d'une part la nécessaire liberté de la parole et de la plume dans une démocratie et d'autre part l'impérieuse nécessité de protéger les citoyens des abus au sein de la République.

Des lois qui nous préservent de l'anarchie et qui de fait, loin de brimer l'expression des citoyens, les encouragent au contraire à donner partout le meilleur d'eux-mêmes au bénéfice de tous. 

On peut donc débattre, critiquer, dénoncer à loisir, en privé et en public, par oral et par écrit, à condition de ne pas dépasser les limites républicaines : respect d'autrui, vérité, dignité, autant de bornes au-delà desquelles la liberté cesse et se transforme en une chose immonde et destructrice, souvent frappée de peine pénale.

Alors oui, ayant entendu les chroniques des "humoristes", je pense que la décision prise par leur employeur est honorable et courageuse : c'est une décision qui en fait redore le blason du service public et défend la vraie liberté d'expression, intelligente et créatrice, contre une pseudo-liberté nourricière de la loi du plus fort. 

Il y aura certainement un procès. Nous y reviendrons le moment venu. 

mardi 27 avril 2010

Avant, il y avait les forums de discussion. Maintenant, il y a Greader.

Vous souvenez-vous de ce temps pas si ancien où les discussions, avant de migrer partiellement sur les blogs, se déroulaient dans les forums de... discussion, justement (les babillards, BBS et autres billboards...). Bien sûr, les forums existent toujours, et souvent, ils sont thématiques: high-tech, web, actualité, société, religion, les thèmes sont nombreux et les discussions très instructives.

Et bien je vous le dis, c'est dépassé! si si.

Il faut dire que ce n'est pas très pratique: le plus souvent, pour y participer, il faut lire la charte d'utilisation (quand il y en a une), prévoir une phase d'observation pour ne pas poster n'importe quoi (et surtout, sacrilège, poster une question qui a DEJA été postée), attendre dans certains cas d'être validé par un modérateur, revenir souvent sur le forum pour voir s'il y a des réponses ou de nouveaux billets. Bref, les forums sont une mine d'information, mais requièrent des efforts certains.

Ces efforts disparaissent dans Google Reader (surnommé affectueusement Greader), où la principale occupation est "read, comment and scroll" (en français "lire, commenter et défiler").

"Read" forcément, puisque c'est quand même la fonction première de Greader.

"Scroll" parce que dans la vue principale de cette application web, les articles sont affichés les uns après les autres, et le simple fait de faire défiler l'écran au fur et à mesure de la lecture des articles marque ces derniers comme "lus".

On ne peut pas faire plus simple (dans l'avenir, on le pourra, avec injection des articles directement dans le cerveau, sans fil, mais va falloir attendre un peu pour ça).

Et il y a aussi, j'allais dire surtout, les "comments" (les "commentaires"). L'option "commenter" est ouverte lorsqu'un article est partagé, soit par soi-même soit par un autre lecteur "suivi" (en gros, qui est dans ma liste de contacts).

Ainsi, lorsque je partage un article, j'ouvre un espace de discussion juste sous l'article concerné, auquel je peux participer par mes commentaires, et que mes contacts peuvent également exploiter en laissant leurs propres commentaires.

Cela crée pour chaque article une véritable discussion, et pour suivre celles-ci dans le temps, il y a un lien "comment view" dans le menu de gauche. Ce lien affiche une page avec tous les articles commentés qu'on peut faire défiler pour lire les commentaires et éventuellement y répondre. Et ainsi de suite.

L'utilisation est super simple, mais derrière elle, l'architecture est complexe et superbement conçue par Google, qui tisse petit à petit sa toile entre l'email, la messagerie instantanée, le reader et le réseau social pour en faire un tout intégré et agréable à utiliser.

Ce que j'apprécierai d'avoir, maintenant, c'est un système de tags dans le "comment view", pour filtrer les articles selon les thèmes que je me suis fixés. Je fais confiance à Google, ça ne devrait pas tarder...

Pour suivre mes articles partagés dans Greader, c'est ici:

http://www.google.fr/reader/shared/aymeric.marlange

dimanche 25 avril 2010

De terribles discussions

Sur internet ou IRL, il y a de terribles discussions qui conduisent, à force de blâmer les dirigeants de notre monde dans un élan de légalisme sans hauteur, de relativisme égalitaire et de pseudo-liberté, à finalement défendre l'indéfendable.

Deux exemples.

On sait comme il est à la mode de critiquer les USA et de les considérer comme les grands manipulateurs (loin de moi cette idée, je ne fais que la relater). A tel point que parfois, on va trop loin. Jusqu'à défendre l'Iran! Oubliant les iraniens qui défilent dans la rue pour plus de liberté. Mais non ; j'entends souvent, trop souvent, que nous raisonnons en colonisateurs abreuvés de billevesées propagandesques de journalistes occidentaux, mais que, si nous changeons de point de vue et restons totalement neutres, l'Iran, en tant qu'Etat souverain, a le droit le plus absolu d'avoir la bombe nucléaire et il est honteux de le sanctionner pour ça... no comment tellement cette ineptie est irresponsable.

Et l'interdiction de la burqa. Quelle honte de s'attaquer ainsi "aux musulmans", et puis d'abord, tout ceci n'est que gesticulation politicienne et excès de pouvoir contraire à la Constitution voué aux gémonies courues d'avance du Conseil Constitutionnel et du Conseil d'Etat... là-aussi je ne fais que relayer des propos entendus et lus ça et là, que je ne partage pas. Le voile intégral, pour moi, c'est un signe ostentatoire d'oppression ; religieux ou pas, c'est un instrument de torture douce, et on voudrait en interdire l'interdiction dans notre République ? La Belgique a bien compris les enjeux d'égalité, de liberté et de dignité de la femme. J'espère que la France les comprendra aussi.

Le combat politique est sain, il faut débattre de tout, mais un peu de nuance et de recul politique me semble nécessaire sur certains sujets graves.

mercredi 17 février 2010

5 règles pour gérer mes emails professionnels

Sur Outlook.

Microsoft Office Outlook 2003.

Cessez de rire ; je n'ai pas le choix, cette version date peut-être des dinosaures, mais elle m'est imposée par mon employeur. Alors on fait ce qu'on peut avec ce qu'on a... d'autant qu'Outlook 2003 reste un outil très puissant.

Beaucoup d'entre vous arrêteront peut-être de lire, là, soit parce que vous utilisez la toute dernière version d'Outlook, soit parce que vous n'utilisez pas Outlook, soit parce que votre propre façon d'utiliser votre messagerie vous semble suffisamment efficace.

Dans les deux premiers cas, vous auriez tort, parce que la méthode que j'utilise est sans doute tranposable.

Dans le deuxième cas,  je vous laisse maître de juger et éventuellement de me faire profiter de votre expérience :)

En gros, ça tient en 5 règles.

Règle n°1: aucune règle!

Trop facile, celle-là.

Mais oui, j'insiste, et j'entends par là aucune "règle de courrier électronique" (qu'Outlook permet de configurer). En tout cas, aucune règle qui déplace les emails.

C'est très important, parce que si je dispatche automatiquement mes emails dans des myriades de dossiers différents, je n'aurai plus de vue d'ensemble du travail à effectuer.

Et je risque de perdre le fil! D'oublier des emails dans un dossier que je n'ai pas ouvert depuis longtemps...

Donc tous mes emails non traités sont et restent dans l'inbox!

M'enfin je reste souple quand même. J'ai ainsi un dossier favori dans lequel je stocke tous les emails qui parlent d'un sujet pro bien particulier. C'est l'exception qui confirme la règle. Quoique... il reste vrai que je n'ai aucune règle, puisque je déplace les emails dans ce dossier-là manuellement, faute de donnée uniforme pour définir une règle.

Règle n°2: je détruis les emails dès réception

Mais pas tous, bien sûr ;) ce serait trop facile, là-aussi... Je me contente de détruire sans scrupule les emails qui n'ont pas de lien avec mon boulot.

Donc les emails perso... tous mes emails perso sont dans Gmail, ils n'ont rien à faire dans ma boite de réception professionnelle. Et tous mes proches le savent très bien. D'ailleurs, très peu d'entre eux connaissent mon adresse email pro. Il n'y a donc pas beaucoup d'emails perso à supprimer...

Toutes les newsletters ou les pubs pour des conférences, des séminaires, des annonces: DELETE (beaucoup beaucoup...) sauf celles qui m'intéressent (très peu très peu).

C'est donc déjà ça de pris sur mon inbox.

A ceux qui répondent qu'on peut très bien créer une règle (en violation de la règle n°1) pour virer de suite les emails perso vers un dossier PERSO (en violation de la règle n°2), je dis: oui mais non, bande de provocateurs, on parle de MA méthode, là!

Règle n°3: j'assure un suivi et je coordonne avec mon agenda

La fonction "assurer un suivi" est très utile. Et très efficace.

Cet email est important mais je ne peux y répondre tout de suite ? Un suivi "IMPORTANT" avec drapeau rouge et éventuellement une échéance!

Je délègue le traitement d'un email à un collaborateur ? Je forwarde et j'attache à l'email forwardé un suivi avec le nom du collaborateur et une échéance si besoin.

J'assure aussi le suivi des mes propres emails: cet email dans ma boîte d'expédition requiert une réponse avant telle date ? Un suivi avec l'échéance correspondante!

Mais conformément à la règle n°1, les emails suivis restent dans l'inbox (ou dans l'outbox si ce sont les miens).

En outre, je fixe dans le calendrier d'Outlook un rendez-vous avec moi-même pour chaque email qui demande réflexion avant réponse. L'agenda se remplit vite par ailleurs, donc cela permet de ménager (manager) le temps. L'email concerné est marqué d'un suivi "calendrier".

Règle n°4, et règle principale: je crée des "dossiers de recherche"

Comment faire, alors que tous les emails sont dans l'inbox (ou dans l'outbox), pour m'y retrouver et identifier ceux que je dois traiter là maintenant tout de suite ?

Les suivis aident, mais ce n'est pas suffisant.

User et abuser des "dossiers de recherche", voilà le secret. Sur d'autres messageries, on peut parler de "dossiers intelligents" ou de "filtres automatiques".

Il s'agit de dossiers "virtuels" qui n'existent pas tout à fait, en tout cas pas comme des "vrais" dossiers dans lesquels on classe et/ou archive les emails. D'ailleurs, on ne peut pas y déplacer un email ; essayez et vous aurez une icône de sens interdit!

A quoi ça sert ?

Ce sont des filtres de recherche auxquels on affecte des critères bien précis pour répertorier automatiquement et à tout instant les emails de l'inbox ou d'ailleurs qui répondent à ces critères.

Outlook propose plusieurs "dossiers de recherche" prédéfinis.

Par exemple, le dossier "courrier non lu" va rechercher tous les emails de votre inbox qui n'ont pas encore été lus.

Mais on peut aussi définir soi-même les critères, et c'est là que ça devient intéressant.

Je développerai plus bas les dossiers de recherche que j'ai configurés.

Règle n°5: j'archive mes emails par mois

Je ne les classe pas. Je les archive!

J'ai essayé de les classer, avant... par clients... par dossiers... par matières... peine perdue! Je me retrouvais rapidement avec des dossiers et des sous-dossiers à la pelle, sans pouvoir retrouver facilement l'email que je voulais.

J'archive donc par mois.

Je crée le premier jour de chaque mois un dossier ayant pour nom l'année et le mois courant. Je range ce dossier dans un fichier d'archives ("pst") et me débrouille pour que le contenu total de chaque pst ne dépasse pas 700Mo (pour faciliter le backup sur DD externe et sur serveur).

Et chaque jour, j'archive d'une part tous les emails professionnels qui:

- soit n'appellent pas de réponse (simple information),  
- soit ont été traités par réponse directe ou par déléguation,

et d'autre part, en fin de journée, tous les emails que j'ai envoyés le jour-même (et qui n'ont pas besoin d'un suivi).

Avec ce système, parce qu'Outlook ne gère pas la fonction de recherche transversale à plusieurs fichiers pst, je suis obligé de recourir en parallèle à un logiciel tiers d'indexation et de recherche de la messagerie pour retrouver rapidement un email archivé dont j'aurais oublié la date. En l'occurrence Copernic Desktop Search.

Le jour où mon employeur m'en interdit l'utilisation et ne me propose pas de remplaçant aussi efficace et rapide, je démissionne...

Conclusion:

A l'aide de ces 5 règles, mon inbox reste à un niveau raisonnable, et je sais où j'en suis à tout moment.

Pour en revenir aux dossiers de recherche, on ne se doute même pas, au début, de la puissance d'organisation que peuvent présenter ces filtres bien construits.

Voici les miens, que j'ai tous mis en favoris dans Outlook, ce qui me permet de les ordonner les uns par rapport aux autres et par rapport à l'inbox.

Une petite précision: tous les dossiers de recherche, et aussi la boîte de réception, affichent le nombre total d'emails (et non le nombre d'emails non lus), ce qui permet de connaître leur volume en un clin d'oeil sans les ouvrir.

Du haut vers le bas de mes dossiers favoris:

- "DEADLINES": ce dossier répertorie tous les emails dont l'échéance est aujourd'hui ou en retard, du plus ancien au plus récent (donc aujourd'hui). J'y vais dès que j'ai le temps pour traiter les emails correspondants et les archiver en priorité.

- "SUIVI": tous les emails affectés d'un "suivi" (importants, délégués, dans le calendrier, suivis tout simplement, etc.), avec ou sans échéance. Je les trie selon les besoins, tantôt par libellé de suivi, tantôt par couleur de drapeau, tantôt par échéance. Les drapeaux rouges sont une priorité (emails importants). Je peux aussi faire le bilan des emails délégués (drapeaux violets), pour vérifier où ça en est, si je dois relancer ou si je peux archiver ceux qui ont été traités entretemps.

- "Courrier non lu": son nom est self-explanatory. Du reste, c'est un dossier de recherche prédéfini dans Outlook. Je vide ce dossier dès que j'ai une minute.

- "Boîte de réception": la seule, la vraie! RAS, les emails à gérer sont tous là en vrac.

- "VIP": les emails d'expéditeurs particulièrement importants dans l'entreprise ou ailleurs sont répertoriés ici, pour être sûr de ne pas les manquer.

- "En copie": il y a ici tous les emails de l'inbox dont je suis en copie ET qui ne sont pas suivis. En général, ils sont rapides à lire donc à évacuer (via suppression, archive ou suivi). Si je les ai affectés d'un suivi, ils n'ont plus rien à faire dans ce dossier.

- "En copie cachée": comme "en copie" sauf que mon nom n'apparaît nulle part dans les champs "to" et "cc"... Encore plus rapide à archiver, voire à supprimer!

- "Courrier volumineux": c'est un dossier de recherche prédéfini dans Outlook. La limite de taille imposée par mon employeur dans Outlook est faible, seulement 900Mo... Je peux donc repérer les emails volumineux pour les dézinguer quand ma boîte sature...

- "Notifs": ce sont des emails notifiant une tâche de validation sur un outil intranet. Je ne les reçois que pour information. Ils sont assez nombreux, donc les regrouper ici me permet de tous les archiver en bloc et de soulager l'inbox.

- "Envoyé, à classer": et oui, ma boîte ""Eléments envoyés" n'est pas dans mes favoris! Je l'y ai remplacée par un dossier de recherche qui répertorie tous les emails envoyés ET sans suivi. Ca me permet en fin de journée de tout sélectionner en vrac et de tout archiver sans me poser de question, et sans toucher aux emails suivis dans mon outbox!

Voilà! De votre côté, si vous avez de bonnes idées à me proposer, n'hésitez pas, je suis preneur.

mercredi 13 janvier 2010

De la numérisation des livres, ou quand la noosphère prend corps

Selon Teilhard de Chardin, c'est dans la noosphère que le fruit intellectuel et culturel du génie humain (les idées, les pensées, les consciences, les inventions, les découvertes, etc.) prendrait forme et vivrait à chaque instant.

A sa suite, on a pû considérer que l'homme, au fil de temps, tissait la réalité de la noosphère et lui donnait ainsi une existence concrète mais parcellaire et en sens unique.

Par exemple, en supposant que tout ce qui a été pensé a été imprimé, l'ensemble des livres édités sur Terre pourrait former un corps réel de la noosphère, mais un corps "rigide" figé dans le temps. La noosphère engloberait tout et évoluerait à tout instant, alors qu'un livre, entre deux éditions, ne serait qu'une fenêtre immuable ouverte sur une partie infime de la noosphère à un instant donné.

Avec internet, on pourrait considérer qu'une nouvelle fenêtre s'ouvre sur la noosphère, "dans les nuages" (par référence au cloud computing). Mais une fenêtre dynamique par laquelle on pourrait à terme entrevoir l'ensemble de la noosphère et interagir avec elle.

C'est vrai qu'on trouve déjà beaucoup de choses sur internet, qui évolue à tout instant. C'est un euphémisme.

Le volume des données stockées sur les serveurs publics, que ce soit pour le "world wide web" ou pour d'autres applications d'internet ouvertes au public, ne se compte pas en gigaoctets, chiffre qu'on appréhende à peu près facilement, mais certainement en dizaines (ou centaines ? ou plus ?) de petaoctets (1Po représente 1 million de Go ou presque 20.000 disques Blu-ray double couche).

Le seul web public (environ 210 millions de sites en janvier 2010, source Netcraft) comporte plusieurs petaoctets de données (une dizaine ?) et ne cesse de s'agrandir et de se contorsionner à vitesse grand V.

Ne parlons même pas du web privé (sites privés, intranets, etc.) dont on estime qu'il représente 99% du web total!

Et le web lui-même n'est qu'une petite partie de l'internet global... Au final, tout l'internet devrait se mesurer en yottaoctets (la NSA elle-seule, le service central de sécurité des Etats-Unis, manipule près d'un Yo de données!).

Quand on sait que 20.000 milliards de disques Blu-ray double couche ne sont pas de trop pour stocker 1 Yo, vous avez encore toute votre tête ? Pas trop le vertige ?

De toute façon, on n'est même pas sûr des chiffres avancés: ils varient selon les méthodes utilisées. Alors disons simplement qu'internet est une bibliothèque dynamique, omniprésente et colossale.

Et malgré sa taille incommensurable et son développement ultra-rapide, cette bibliothèque n'est pas omnisciente. Elle est encore loin de refléter la totalité de la noosphère.

Parce que tout n'y est pas encore! Il manque beaucoup de choses et, notamment, la très grande majorité - pour ne pas dire la quasi-totalité - des ouvrages imprimés sur Terre depuis l'invention de Gutenberg.

Pour combien de temps ? Et chacun y trouvera-t-il vraiment son compte ?

Google a numérisé presque 10 millions d'ouvrages dans le cadre d'accords d'exclusivité (parfois pour 25 ans) avec de nombreuses bibliothèques, mais récemment a renoncé à scanner les livres "non anglo-saxons" face à la levée de boucliers des éditeurs et des Etats européens.

Microsoft, Yahoo, Amazon et d'autres numérisent aussi à tour de bras au sein de l'Open Book Alliance et tentent de contrer Google dans ses velléités d'hégémonie.

Et la France dans tout ça ? Et l'Union Européenne ? Parce qu'il n'y a pas que des livres anglophones...

Alors qu'outre-atlantique, le combat oppose des entreprises privées, en France et en Europe, c'est au niveau des Etats que ça se passe.

Le tout récent rapport Tessier fait état de 145.000 livres numérisés par la BNF (seulement!), et préconise une accélération très rapide de la numérisation sur des bases libres, en tout cas sans exclusivité au profit de tel ou tel acteur.

Dans l'Union Européenne, on en est encore à envisager des normes et une législation en matière de numérisation pour éviter le monopole.

On le voit, tout le monde n'est pas au même niveau, alors que l'enjeu des prochaines années sera l'intégration numérique du patrimoine intellectuel et culturel mondial sur internet et surtout la définition des conditions d'accès de chacun à ce trésor dématérialisé.

De même que l'imprimerie a provoqué la révolution culturelle que l'on connaît par la diffusion de masse des écrits, internet conduit en ce moment à une révolution comparable dans sa nature mais d'une ampleur bien plus vaste.

Pour dire les choses simplement, cette révolution numérique dont nous n'avons vu que les balbutiements ouvre une nouvelle ère de l'humanité, celle de la noosphère incarnée.

Et la suite du programme, une fois la numérisation des livres achevée (ou en même temps) ? La numérisation en temps réel des pensées et des consciences.

Les archéologues du futur verront certainement dans nos avatars et en Twitter, ce que nos archéologues voient dans les ossements et les vestiges de huttes des hommes pré-historiques.

"L'avatarisation" de l'homme sur internet est en marche :D

mercredi 6 janvier 2010

Les 10 applications que j'utilise le plus

Dans un monde mobile, je vais parler d'une part d'applications nomades, celles que j'utilise partout où je suis avec mon iPhone (connecté au réseau ou pas), mais aussi, d'autre part, d'applications web, que je peux retrouver sur tout ordinateur connecté à l'internet.

Il n'y a aucun classement dans ma liste, ne voyez donc aucune hiérarchie préférentielle ou autre.

Gmail

Mes emails sont sur Gmail. Et pourtant mon adresse Gmail est peu connue de mes contacts. Je communique en effet une adresse unique (composée de mon prénom et de mon patronyme tout simplement) à l'ensemble de mes interlocuteurs. Cette adresse redirige les courriers sur Gmail. Je profite ainsi du formidable antivirus et du gigantesque espace de stockage offerts par Google. Le webmail est fiable, aucune perte de données depuis mon inscription (plusieurs années auparavant) et quelques rares interruptions de services seulement.

Je lis, écris, archive et recherche mes courriers principalement sur l'application Mail de l'iPhone. L'application Notifications me signale leur arrivée instantanément par push. Parfois, à distance d'un ordinateur, j'utilise Gmail via Safari, surtout pour rechercher un email déjà archivé.

Plus rarement, j'ouvre Gmail sur le web via un navigateur de PC ou de Mac. Le confort de lecture par "conversations" est indéniable, mais c'est finalement moins rapide que de brandir son iPhone toujours à portée de main...

Google Calendar

Mon agenda personnel s'y trouve. J'y range tous les évènements qui me concernent seul et personne d'autre. Autrement dit, il n'est pas partagé. J'y trouve aussi tous mes rendez-vous professionnels. Ceux-ci sont automatiquement synchronisés du serveur Exchange de mon employeur vers Google Calendar (et vice-versa) via Goosync installé sur mon smartphone professionnel.

Google Calendar héberge aussi d'autres agendas:

- un agenda familial, partagé avec ma moitié (et peut-être aussi "bientôt" avec mes enfants ?! ;)
- un agenda d'anniversaires, aussi partagé avec ma moitié
- un agenda de dates stratégiques pour le renouvellement d'abonnements (par exemple de noms de domaine ou de contrats en ligne), non partagé.

Les flux des agendas partagés sont distillés sur mon compte Google Reader et celui de ma moitié, de sorte que les nouvelles entrées de l'un sont notifiées à l'autre automatiquement.

Tous mes agendas sont synchronisés en push sur l'iPhone (vive la coopération Google / MS Exchange!).

C'est d'ailleurs sur l'iPhone que je consulte mes agendas le plus souvent.

En revanche, je crée mes évènements presqu'exclusivement sur le web. Bizarre, non ? Faut croire que l'iPhone n'est pas parfait en tout...

Google Contacts

Mes contacts sont tous sur le web et sur l'iPhone en synchronisation push.

Pratique et sûr, ils sont à portée de main, immédiatement et partout ; et je ne peux les perdre que si Google faillit à sa tâche (faible probabilité, donc ;). J'utilise autant que possible les champs "anniversaire" et "remarque" (pour enregistrer des données personnelles qui ne figurent pas dans d'autres champs). Les dates anniversaires sont aussi "en doublon" sur l'agenda Anniversaires, d'une part pour les partager avec ma moitié, mais aussi pour n'oublier aucun anniversaire quand je consulte l'agenda...

Google Reader

Mes flux RSS sont uniquement sur Google Reader. L'avantage est le suivant: puisque je lis surtout mes "news" sur l'iPhone, je suis certain de ne pas lire une deuxième fois les mêmes sur le web quand j'y vais (et vice-versa).

Et puis je suis fan de la lecture par scroll en texte complet sur un PC ou Mac. On défile, on défile et au fur et à mesure du défilement, les articles sont automatiquement marqués comme lus. On ne peut pas faire plus simple et pratique, impossible!

Quant au classement "intelligent" des articles par Google, je ne suis pas déçu. Ca marche relativement bien et je ne sais pas trop comment, mais qu'importe du moment que les articles de fond se retrouve presque toujours en haut, et que les autres sont en dernier (par exemple la dernière review d'un NAS dernier cri qu'il est beau et qu'il faut acheter absolument).

Google Documents

C'est sur Google Documents que j'écris cet article et d'autres. Si j'interromps l'écriture, je peux la reprendre ensuite sur n'importe quel ordinateur. Et même sur l'iPhone puisque l'application Doc² (de Byte²), qui est un traitement de texte rapide et efficace, synchronise les documents de Google Documents.

J'y gère aussi mon budget mensuel et annuel (aussi en synchro avec Sheet² du même éditeur que Doc²).

Momo

C'est quoi ça ? c'est un gestionnaire de notes sur iPhone et sur le web (momolog.com). Les notes créées sur l'iPhone (connecté ou pas) sont automatiquement synchronisées avec la webapp (donc sauvergardées) dès que l'iPhone est connecté à l'internet (edge, 3G ou wifi), et vice-versa.

En fait, Momo est plus qu'un simple gestionnaire de notes. Il fait aussi office de journal puisque les notes peuvent êtres classées chronologiquement, et qu'un calendrier permet de naviguer parmi vos notes dans le temps.

A chaque note peut être adjointe une photo, et/ou un ou plusieurs tags. Les tags permettent ensuite de filtrer les recherches.

L'application Momo gère sur l'iPhone les "tags favoris" et les "smart lists", c'est à dire des listes de recherches automatiques selon un ou plusieurs critères (tags, dates, contenu de note, etc.)

Mais la grande force de Momo sur iPhone, c'est d'une part sa très grande rapidité (même avec un nombre important de notes), et sa fonction de recherche instantanée avec ou sans signe diacritique (accents, cédilles, etc.).

Ainsi, une recherche sur "garcon aine" trouvera "garçon aîné".

Application sans bavure.

Toodledo

C'est un gestionnaire de tâches (toodledo.com), initialement sur le web. Mais l'éditeur a très vite compris le bénéfice de l'ouverture de son API sur d'autres applications. C'est ainsi que Todo (de Appigo) sur l'iPhone en a profité.

J'utilise uniquement Todo pour la création, la consultation et la recherche des tâches. L'application respecte les principes du GTD (Get Things Done), est dotée d'une interface très ergonomique, et surtout envoit les tâches ayant une échéance date/heure en push sur l'iPhone.

Twitter

Ce réseau est bien connu en France, surtout depuis l'an dernier où il a connu une véritable explosion de fréquentation.

Je "tweet" régulièrement (@aymericmarlange), mais pratiquement jamais du site web de Twitter. Encore une fois, comme pour les notes ou les tâches, c'est l'iPhone qui remporte la palme "d'utilisabilité" avec ses nombreux clients Twitter: le mien, c'est Tweetie 2.

Le client offre tellement de fonctionnalités qui font défaut sur twitter.com que le choix est presque obligatoire (en tout cas pour moi).

Sugarsync

J'utilise plusieurs PC et Mac qui tous comportent les mêmes documents grâce à Sugarsync. La puissance et la souplesse de synchronisation de ce service est telle que non seulement mes données sont sauvegardées "dans les nuages", mais qu'elles sont aussi accessibles sur le net et sur l'iPhone puisque Sugarsync a développé une application native, et en outre que certaines d'entre elles sont synchronisées sur mes ordinateurs donc présentes physiquement sur chaque disque dur.

J'ai essayé entretemps Dropbox, mais je n'ai pas retrouvé la souplesse de Sugarsync. Par exemple, mes photos sont simplement sauvegardées sur Sugarsync, alors que les documents sont aussi synchronisés entre ordinateurs. Dropbox ne permet pas une telle possibilité (en tout cas ne le permettait pas au moment du test en 2009).

iTunes

Pour moi, iTunes est le centre de mes activités multimédia. Le contenu d'iTunes (musiques, vidéos, films, séries, photos, podcasts, etc.) est centralisé sur le Mac (et sauvegardé sur Time Capsule et en partie sur Sugarsync), puis synchronisé en totalité sur l'Apple TV et partiellement sur l'iPhone. Je peux donc écouter et/ou voir mes contenus multimédias où je veux et quand je veux. A la maison sur la télé ou la hi-fi (même si le Mac est éteint grâce à l'Apple TV) et en déplacement sur l'iPhone voire le Mac quand je l'emporte. Et le must, c'est quand même l'application Remote qui transforme l'iPhone en télécommande pour flux audio ou vidéo!

Vous l'aurez compris, en conclusion, les applications que j'utilise le plus (à l'exception notable d'iTunes) sont architecturées sur internet en tant que support et base de données, et accessibles via des clients iPhone, PC ou Mac, pleinement fonctionnels hors connexion mais synchronisés dès que possible "dans les nuages".

Et vous, conseillez-vous d'autres applications ?

samedi 2 janvier 2010

Ne tuons pas les soldes

Je lis un courrier de lecteur du Monde dans le Monde du 2 janvier qui me fait hérisser le poil.

Selon son auteur, il faudrait tuer les soldes parce qu'ils "génèrent du stress pour les consommateurs et les vendeurs, ils polluent et détruisent de la valeur pour les fabricants et les commercants".

D'abord c'est faux. Je crois que ce lecteur n'a jamais vécu l'excitation de se pointer à l'affut à 7h du mat' devant les grilles des Galeries Lafayette pour se ruer sans crier gare dès l'ouverture sur les affaires du siècle au péril de sa vie et sans scrupule sur celle des autres.

Bon d'accord, moi non plus. Mais ça n'empêche. Ce n'est pas du stress, mais de la passion, celle de la chasse (enfin j'imagine).

Quant aux fabricants et aux vendeurs, ils sont ravis de tourner la page de leurs produits défraichis pour donner leurs chances aux innovations ou nouveautés qui font bien plus de marge (et en plus, y a toujours des pigeons pour les acheter PENDANT les soldes).

Les soldes répondent à une réalité du commerce que l'État ne peut, d'un coup de pouce pointé vers le bas, mettre à mort.

Nous vivons dans une société où le commerce peut s'exercer librement dans un cadre légal afin de ne porter préjudice ni aux vendeurs, ni aux acheteurs, ni aux concurrents, ni aux employés etc.

La réglementation des soldes a justement pour objet d'écarter les abus et s'il y en a, de les sanctionner. Mais la règle reste la liberté des soldes.

Le jour où la France - ou plutôt l'UE puisque la France seule ne le pourrait pas - les "tuera", nous vivrons dans une société de l'interdit où la liberté ne sera plus la règle, mais l'exception.

Et ça, je n'en veux pas. Bah non, j'aime bien faire les soldes, moi, et je ne suis pas le seul, si ?