mercredi 17 juin 2009

Un Congrès sans opposition

Le Président de notre République a décidé, à l'occasion des élections européennes, de réunir notre Parlement en Congrès à Versailles lundi prochain, afin de nous exposer ses orientations "tant pour ce qui est de notre politique européenne que pour ce qui concerne son projet économique et social" (voir son communiqué du 11 juin).

C'est l'article 18 de notre Constitution, depuis la réforme de 2008, qui accorde au Président le droit de s'exprimer devant le Congrès. Cet article prévoit que l'intervention du Président peut être suivie d'un débat entre parlementaires hors sa présence, ce qui est totalement légitime et constitutionnel puisque notre Constitution est, rappelons-le, fondée sur le principe de séparation des pouvoirs.

Les Verts et le PC ont décidé de boycotter le Congrès pour une raison anticonstitutionnelle puisqu'ils exigent le débat direct avec le Président. Le PS viendra mais ne débattra pas pour protester du fait qu'ils ne sont pas écoutés. L'UMP et le Modem seront là, et ils débattront donc entre eux, seuls...

Ce sera donc un Congrès sans opposition (ou presque si certains considèrent le Modem dans l'opposition) qui se tiendra lundi!

Mais que devient notre République ?

Des députés et des sénateurs qui refusent de siéger alors que notre Constitution leur en donne le droit! D'accord, ils n'en ont pas l'obligation, mais devant leurs électeurs, n'ont-ils pas le devoir républicain de les représenter ? Ou sont-ils élus pour ne pas participer du tout à la démocratie ?

Des députés et des sénateurs qui feront acte de présence, mais en silence alors que notre Constitution leur donne la parole! D'accord, ils n'ont pas l'obligation de débattre avec la majorité, mais n'ont-ils pas le devoir républicain de faire valoir la parole de leurs électeurs ? Ou sont-ils élus pour ne pas participer activement à la démocratie ?

Dans les deux cas, c'est un déni de notre démocratie.

Je pense qu'il est urgent de rappeler à nos représentants ce qu'est une démocratie, en tout cas la nôtre: « le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple » (article 2 de notre Constitution), donc un régime politique où le peuple exerce lui-même sa souveraineté en élisant librement ses représentants. Lorsque les représentants font défaut, le régime s'écroule.

Pour ma part, je ne vote pas pour rien, mais pour qu'on me représente au sein de notre République. Activement.

Le jour où mon représentant faillira dans cette mission et boycottera, physiquement ou par la parole, nos institutions, alors je lui écrirai pour protester et lui faire savoir qu'il perdra ma voix pour l'avenir s'il persévère.

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