A lire ce qui s'écrit sur le web, twitter, facebook et dans la presse, il semblerait que oui, au nom de la sacro-sainte liberté d'expression. Le licenciement d'humoristes sur une radio publique serait en soi, indépendamment des circonstances motivant cette sanction, une atteinte intolérable à cette liberté, un retour à l'ORTF, etc.
Alors je vais en décevoir beaucoup, mais il faut le rappeler : la liberté d'expression, si elle est fort heureusement encouragée et bien protégée dans notre pays, est encadrée par des lois républicaines.
Des lois qui recherchent l'équilibre entre d'une part la nécessaire liberté de la parole et de la plume dans une démocratie et d'autre part l'impérieuse nécessité de protéger les citoyens des abus au sein de la République.
Des lois qui nous préservent de l'anarchie et qui de fait, loin de brimer l'expression des citoyens, les encouragent au contraire à donner partout le meilleur d'eux-mêmes au bénéfice de tous.
On peut donc débattre, critiquer, dénoncer à loisir, en privé et en public, par oral et par écrit, à condition de ne pas dépasser les limites républicaines : respect d'autrui, vérité, dignité, autant de bornes au-delà desquelles la liberté cesse et se transforme en une chose immonde et destructrice, souvent frappée de peine pénale.
Alors oui, ayant entendu les chroniques des "humoristes", je pense que la décision prise par leur employeur est honorable et courageuse : c'est une décision qui en fait redore le blason du service public et défend la vraie liberté d'expression, intelligente et créatrice, contre une pseudo-liberté nourricière de la loi du plus fort.
Il y aura certainement un procès. Nous y reviendrons le moment venu.
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