samedi 26 décembre 2009

Bientôt tous immortels

Prenez vos contributions sur Internet: vos emails, profils et statuts Facebook, tweets, photos, vidéos, billets de blogs, commentaires, et j'en passe tant les possibilités de vous exposer et de vous exprimer sur Internet sont variées.

Ces contributions forment un ensemble relativement cohérent et d'autant plus représentatif de votre personnalité réelle qu'elles sont nombreuses et dénuées d'artifices schizophrènes (du genre "je suis le plus fort" alors que je suis un gringalet).

Je pense que, par l'intermédiaire de ces contributions, on peut véritablement parler de "personne virtuelle": "personne" parce que cet ensemble cohérent n'est ni plus ni moins que l'expression de vos émotions, de vos pensées et de vos actions, bref votre prolongement virtuel sur Internet ; "virtuel" parce que votre être ainsi exprimé n'existe proprement dit sur Internet qu'en puissance.

Il s'agit en effet d'une personne d'existence précaire, sans autre conscience que celle que vous insufflez à chaque contribution, donc en sursis de disparition dans un univers numérique. Cessez d'emailer, de poster, de twitter, etc. et votre "personne virtuelle" sombrera dans les méandres profonds "des nuages" jusqu'à effacement total - ou pas selon le bon vouloir et/ou la compétence des administrateurs des webmails, Facebook, Twitter et autres applications d'Internet.

Prenez à présent une Intelligence Artificielle. Un "programme" informatique composé d'algorithmes complexes et doté de facultés logiques d'analyse et de synthèse donnant l'impression d'être doué de raison.

Que cette IA d'une puissance raisonnable s'empare de votre "personne virtuelle" et l'anime, celle-ci prend alors une autre dimension.

En théorie, cette IA peut devenir VOUS; votre "personne virtuelle", jusqu'ici animée exclusivement par vous-même, est désormais clonée par l'IA qui a décodé grâce à vos contributions, vos sentiments, votre personnalité, votre manière de penser et de raisonner. Elle se les approprie et agit dorénavant comme VOUS sur Internet, en parallèle à vos nouvelles contributions qui elles-mêmes sont absorbées et viennent enrichir la base de connaissance de l'IA sur vous-même!

Et même après votre disparition d'Internet, VOUS continuez d'y exister jusqu'à la disparition de l'IA, autant dire pour l'éternité.

En vérité je vous le dis, bientôt, vous serez tous clonés et vous deviendrez... IMMORTELS :D

Amen.

lundi 30 novembre 2009

Le danger de la démocratie directe sans contre pouvoir

En France, de plus en plus de personnes réclament une véritable démocratie directe, ou participative, en tout cas une démocratie sans représentant ou avec moins de représentants et plus de participation directe des citoyens aux affaires du pays.

Mais attention, danger!

La Confédération Hélvétique nous donne un exemple récent du danger de la démocratie directe sans garde fou.

Loin de moi l'intention de donner des leçons à la Suisse, Etat que je trouve admirable et respectable à bien des égards. En revanche, et sans ingérence dans les affaires d'un Etat indépendant, chacun peut aisément tirer pour soi les leçons de la "votation" du peuple et des cantons hélvétiques sur les minarets.

Le texte du vote d'iniative populaire était particulièrement clair et dénué d'ambigüité:

"La Constitution fédérale du 18 avril 1999 est modifiée comme suit:
Art. 72, al. 3 (nouveau)
3 La construction de minarets est interdite."

Pas de termes généraux, du style "l'érection de monuments ostentatoires religieux est interdite", qui auraient à la limite pû éviter la discrimination religieuse.

Les minarets, il n'y en pas chez les chrétiens ni chez les juifs. Les musulmans seuls sont donc visés, c'est le moins qu'on puisse dire.

Le problème, c'est que du coup le texte de cette votation est totalement contraire au droit international, aux droits de l'homme, et notamment aux articles 9 et 14 de la Convention Européenne des Droits de l'Homme (CEDH).

La Suisse, Etat démocratique par excellence, est signataire de la CEDH et s'est donc engagée sans réserve à la respecter:

Article 9 - Liberté de pensée, de conscience et de religion
1.Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction, ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction individuellement ou collectivement, en public ou en privé, par le culte, l'enseignement, les pratiques et l'accomplissement des rites.
2.La liberté de manifester sa religion ou ses convictions ne peut faire l'objet d'autres restrictions que celles qui, prévues par la loi, constituent des mesures nécessaires, dans une société démocratique, à la sécurité publique, à la protection de l'ordre, de la santé ou de la morale publiques, ou à la protection des droits et libertés d'autrui.

Article 14 - Interdiction de discrimination
La jouissance des droits et libertés reconnus dans la présente Convention doit être assurée, sans distinction aucune, fondée notamment sur le sexe, la race, la couleur, la langue, la religion, les opinions politiques ou toutes autres opinions, l'origine nationale ou sociale, l'appartenance à une minorité nationale, la fortune, la naissance ou toute autre situation.

Ces deux articles, intimement liés, font de la votation populaire un acte illégal.

Et pourtant, elle a été votée à 57%! Comment faire ? Au Conseil Fédéral de la Confédération de gérer la situation périlleuse!

Ce que je retiens d'un point de vue général, au-delà de la Suisse, c'est d'une part que le référendum d'initiative populaire peut s'avérer dangereux et rapidement se transformer en acte populiste qui viole les droits de l'Homme, et d'autre part que les partisans de la démocratie directe ou participative, en tout cas non représentative ou moins représentative, devraient y réfléchir à deux fois avant de lancer le mécanisme.

Le pouvoir appelle un contre-pouvoir, comme diraient Montesquieu et Tocqueville, mais quel contre-pouvoir lorsque le pouvoir émane directement du Peuple sans intermédiaire ? car il en faut un quand même, pour éviter les effets d'une dérive populiste.

Je ne veux pas mettre en avant la France en tant que modèle, mais comme je connais sa Constitution qui a été complétée récemment par le dispositif du référendum d'initiative populaire (quoique pas encore applicable faute de loi organique), c'est de la France que je veux parler.

En France donc, les référendums d'initiative populaire forment chacun une proposition de loi qui, avant d'être soumise au vote direct du Peuple, doit l'être au Conseil Constitutionnel qui se prononce sur sa conformité à la Constitution, laquelle inclut bien entendu les Droits de l'Homme et notamment la liberté et le respect des religions et l'interdiction de la discrimination.

Le texte voté en Suisse ne peut pas l'être en France. Le Conseil Constitutionnel le sanctionnerait sans l'ombre d'un doute.

Alors oui pour plus de démocratie directe en France, mais n'allez pas jusqu'à abolir les contre-pouvoirs qui existent déjà et qui ont fait leurs preuves.

lundi 16 novembre 2009

L'écosystème des applications mobiles: vers un mobile à tout faire

Aujourd'hui, les applications installées sur un seul et même appareil mobile forment un véritable écosystème qui tend à rassembler en son sein plusieurs matériels aussi divers qu'un appareil photo numérique (APN), une console de jeu portable, un GPS, une boussole, un dictaphone, un lecteur mp3 et vidéo, un livre ou un dictionnaire électronique, etc. mais aussi un ordinateur fixe ou même portable.

"Ecosystème" non seulement parce que ces applications sont intimement liées à l'appareil qui les fait fonctionner, mais aussi et surtout parce qu'elles communiquent et échangent des informations entre elles, et enfin parce qu'on tend vers un seul et même système sur le support duquel une multitude de tâches interdépendantes peuvent être exécutées.

Le mobile en est rendu tellement plus polyvalent et simple d'utilisation, en même temps que l'utilisation des applications devient immédiate au moment voulu, que cela rend progressivement caduc le recours à l'ordinateur et aux autres appareils électroniques.

Cet écosystème répond parfaitement à nos besoins de mobilité et nous fait évoluer plus rapidement vers un statut de nomade de l'information et de la communication, nous libérant des contraintes matérielles de l'ordinateur (fils, encombrement, poids, etc.) et de la possession d'une pléthore d'appareils différents ayant chacun une fonction différente.

Mon expérience sur l'iPhone permet en tout cas d'arriver à cette conclusion, mais je pense qu'elle serait la même quel que soit l'appareil mobile utilisé à condition qu'il soit doté d'une ergonomie, d'une puissance et de fonctionnalités suffisantes.

Par ergonomie, j'entends une forme de mobile particulièrement adaptée aux conditions d'utilisation des applications mobiles. A mon sens, la taille compte évidemment. Il faut que l'appareil soit suffisamment petit pour être porté par l'utilisateur en permanence, mais suffisamment grand pour contenir un écran lisible et affichant toutes les informations souhaitées. Ce n'est pas tout: l'écran doit être tactile et multipoint pour une utilisation "naturelle" et optimale des applications.

La puissance est aussi un facteur clé: un appareil trop lent à afficher l'information, trop peu réactif aux ordres, avec une mémoire limitée et/ou communiquant lentement sur internet ne remplacera jamais un ordinateur. La puissance fait donc de cet appareil un ordinateur à part entière, et c'est uniquement à cause de la taille réduite que je parlerai plutôt de "mobile".

Les fonctionnalités du mobile, enfin, sont déterminantes: c'est parce que le mobile est doté d'un capteur APN qu'il me dispense de me trimballer en permanence avec un appareil idiot qui ne sait faire qu'APN (sauf quand je veux faire de bonnes photos, mais là on revient sur la question de la puissance du mobile).

Le support étant fixé (ou le biotope, pour continuer dans la logique d'écosystème), les applications - qui par définition sont conçues pour fonctionner sur le mobile et tirer partie de son ergonomie, de sa puissance et de ses fonctionnalités - prennent le relais et c'est là qu'on aborde vraiment la notion d'écosystème dans toute son ampleur.

Le mobile reste encore plus ou moins, malgré sa puissance, confiné à un rôle de téléphone, c'est-à-dire un appareil communicant d'abord par la voix, mais aussi par l'écrit. De nos jours, on l'utilise plus (mais de moins en moins) pour ses facultés de communication, que pour ses facultés d'accès à l'information ; et ses facultés de création sont encore moins prégnantes. Je parie que les tendances vont s'inverser plus tard, mais le constat est là.

En tout cas aujourd'hui, c'est avec les applications de communication que l'écosystème s'impose le plus.

Je n'évoquerai les fonctions basiques que dans ce paragraphe, mais déjà l'écosystème est en place et il n'est pas nouveau: téléphonie, SMS/MMS, carnet d'adresses. Bref le mobile est en effet à la base un bête téléphone. Il faut bien un départ à l'évolution, et c'est le noyau dur de l'écosystème. Les applications de téléphonie et de messages textuels ou multimédias dépendent étroitement de l'application de gestion des contacts. D'ailleurs, très souvent, c'est de cette application-là qu'on initie un appel vocal ou un texto.

Ce noyau dur existe maintenant depuis plusieurs années, quand même... Récemment, le "téléphone", donc, s'est enrichi de nouvelles applications orientées elles-aussi vers la communication. Je pense à quatre applications en particulier: l'email, la messagerie instantanée, facebook et twitter.

L'email mobile existe aussi depuis plusieurs années, mais il ne s'est généralisé que très récemment sur les mobiles. Recevoir et envoyer ses emails à tous moments est à présent facile et rapide, et pour tous (enfin, à condition d'avoir le mobile qu'il faut, c'est-à-dire un "smartphone", qui gère aussi l'agenda).

La messagerie instantanée se distingue du texto par la conversation qu'elle permet de créer entre plusieurs utilisateurs en temps réel. Le texto est souvent un "one-shot", et quand il attend une réponse, cela ne va jamais plus loin qu'un simple dialogue entre deux personnes. Techniquement, le texto est limité (pas seulement dans le nombre de caractères autorisés). Au contraire, "l'instant message" est un vecteur de "chat" entre deux ou plusieurs personnes. Et il y a une application pour ça! Même plusieurs, le choix est presque pléthorique.

Facebook et twitter sont les deux réseaux sociaux les plus connus. Leur utilisation massive sur un mobile grâce à une application correspondante consolide de fait leur propre existence et leur raison d'être ; leur utilisation tend à devenir universelle sur un mobile parce qu'elles prennent justement toute leur dimension en situation de mobilité. C'est en voyage, en soirée, au restau, dans le métro, dans la rue, bref partout où l'on vit qu'on veut partager et échanger avec ses "amis". Partager via des photos, des statuts, des liens, etc. et échanger sous les mêmes formes dans le cadre de conversations écrites.

Ces quatre applications ne communiquent pas réellement entre elles, en tout cas pas directement, mais elles partagent toutes un point commun: elles sont chacune étroitement liées à l'application de gestion des contacts, à d'autres applications au cas par cas (par exemple l'email est relié à l'APN pour envoyer ses photos par email) et bientôt à l'application de gestion du temps. Le carnet d'adresse reste central. L'écosystème est renforcé. L'agenda tirera aussi profit de ces applications lorsque par exemple des évènements organisés sur Facebook se retrouveront dans l'agenda, et vice-versa.

Là où je trouve que l'écosystème est flagrant, c'est avec le web. Le web, c'est, je le rappelle, l'ensemble des sites auxquels ont peut accéder sur internet avec une adresse (l'URL) commençant le plus souvent par "www". C'est le coeur ouvert d'internet en tant que système d'information et de savoir. On y surfe bien sûr pour communiquer (via les sites de Facebook, de twitter, des "chats", des webmails, etc.), mais surtout pour accéder directement ou via des moteurs de recherche (google, yahoo, bing, etc.) à de l'information et à des connaissances (wikipedia, dictionnaires, actualités, etc.). Le web, on y accède en général avec un navigateur ("browser") qui est l'une des applications installées sur le mobile.

Et bien cette application web communique elle-même avec les autres applications de communication installées sur le même mobile. Je ne parle pas des fonctions de partage que l'on trouve sur certains sites web, inhérentes à ces sites, et qui permettent, sans quitter le navigateur, de partager un lien, une image ou autre fichier sur facebook ou twitter. Je parle plutôt de fonctions qui permettent de passer directement du navigateur à une autre application, quel que soit le site consulté.

L'exemple le plus significatif est avec twitter. A l'aide d'un simple favori (un "bookmarklet") préalablement installé sur le navigateur web une fois pour toutes, on peut automatiquement faire tout ça: quitter le site web consulté, ouvrir twitter et créer un nouveau message contenant déjà, pour la citer dans un tweet, l'adresse du site web qu'on vient de quitter, cette adresse étant au surplus raccourcie! Cette technique de partage automatique de lien évite bien des manipulations et étapes successives manuelles. Il ne reste plus qu'à finaliser le message en le personnalisant.

Ce n'est qu'un exemple, et le processus peut être différent sur un autre mobile, mais c'est la démonstration par l'exemple d'une simplification poussée à l'extrême: de fait, c'est devenu pour moi beaucoup plus rapide de twitter un article de presse ou de blog sur l'iPhone plutôt que sur un ordinateur. Si en plus je peux le faire où je veux et quand je veux, vous devinez ce qui arrive ? Un réflexe de conditionnement surgit empiriquement qui vous décourage de trouver un moyen aussi efficace et rapide d'agir sur l'ordinateur et qui au contraire vous pousse à utiliser votre mobile. L'homme étant paresseux, il ira au plus simple pour le même résultat.

On retrouve également l'écosystème dans les applications d'information, par exemple l'interaction entre le carnet d'adresses et une application de guidage par GPS ou une application de géolocalisation, ou encore entre cette même application de géolocalisation et une application de vélib, de parkings ou de restaurants.

Je crois que nous n'assistons qu'aux débuts de cet écosystème, qui se renforcera dans l'avenir quand les constructeurs de mobiles les rendront encore plus ergonomiques et plus puissants, et que les développeurs d'applications prendront la mesure des bénéfices du mobile - ils ont déjà commencé! - en rendant leurs applications encore plus communicantes entre elles dans le même écosystème.

Et qui dit écosystème dit diversité des applications sur un même mobile et polyvalence du mobile voire des applications. On se dirige donc droit vers Un seul et unique mobile pour tout faire.

Cela dit la route est encore longue avant que ne disparaissent totalement l'ordinateur et d'autres appareils électroniques au profit du mobile:
- dans le domaine de la bureautique et dans d'autres domaines (graphisme, ingénierie, jeu, etc.): l'ordinateur reste roi et le restera probablement encore longtemps
- certains appareils sont encore plus puissants que le mobile, l'APN par exemple
- les applications ne communiquent encore pas suffisamment entre elles sur un mobile (par exemple, faute de correction automatique, il faut quitter un email pour lancer un dictionnaire et vérifier l'orthographe d'un mot)
- il y a eu beaucoup de débats sur le multitâche, à savoir la possibilité pour un mobile de faire fonctionner plusieurs applications en même temps, l'une étant affichée et les autres fonctionnant en tâches de fond. Le véritable pas en avant par rapport à l'ordinateur sera à mon avis la possibilité d'afficher plusieurs applications. Question de taille d'écran, en partie. A ce sujet, Apple semble en train de développer une tablette un peu plus grande que l'iPhone qui pourrait émuler sur un même écran plusieurs écrans d'iPhone.
- l'autonomie du mobile est assez limitée, pas plus de plusieurs heures d'utilisation consécutive. Il faut donc un fil, mais pour combien de temps encore ?
- l'accès à internet n'est pas encore permanent et la rapidité peut être améliorée
- les interfaces peuvent encore gagner en ergonomie pour de meilleures interactions homme-mobile, l'interface ultime étant le mobile greffé dans le cerveau ;) A plus courte échéance, les interfaces seront améliorées sur les plans visuel, auditif et vocal.

Et au stade final de la réflexion, l'écosystème sera transcendé lorsqu'il pourra vivre dans toutes ses dimensions au-delà du seul mobile, c'est-à-dire sur d'autres appareils annexes et spécialisés, connectés avec le mobile, et qui, eux, ne tiennent pas dans une poche. Par exemple un serveur (en fait, c'est déjà partiellement le cas avec le cloud computing), un grand écran, une voiture, un frigidaire, une maison.

Dans ce domaine, "sky is the limit" et ça, j'adore :)

vendredi 30 octobre 2009

De notre identité nationale et de l'utilité d'un débat

Le débat est à peine lancé et déjà on s'accorde tous à dire qu'on n'est d'accord avec personne.

Rien que ce désaccord consensuel justifie le débat.

CQFD ;)

Sérieusement, ça me paraît utile pour notre Société de crever l'abcès en clarifiant cette notion d'identité nationale sur des bases saines déblayées de notions distinctes qui viennent polluer le débat, telles que patriotisme ou nationalisme, que le Front National essaye d'amalgamer.

Ainsi, contrairement à ceux qui croient que le débat fait le bonheur du FN, je pense qu'il lui est en fait potentiellement mortel.

Ma contribution sera celle-là, toute simple: notre identité nationale, celle qui fait qu'une personne est française, c'est d'une part l'adhésion de cette personne à nos règles républicaines faites de principes, de droits et d'obligations et d'autre part son acceptation par la France en tant que français.

Les règles de la République, elles sont toutes écrites et figurent toutes dans le "bloc constitutionnel" tel que protégé par le Conseil Constitutionnel. Je ne parle pas des lois, qui viennent organiser la façon dont nous vivons ensemble, mais qui ne nous définissent nullement comme français.

Le texte de la Constitution de 1958 fait partie intégrante du bloc constitutionnel, mais pas seulement. Il y a aussi tous les textes fondamentaux de notre République, à savoir:

- la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789
- le préambule de la Constitution de 1946 qui inclut les droits sociaux et économiques, mais aussi tous les principes politiques, économiques et sociaux particulièrement nécessaires à notre temps
- la Charte de l'environnement de 2004
- et bientôt les droits "modernes" sur lesquels travaille la commission Veil.

Alors voici en vrac quelques éléments qui nous identifient en tant que français et qui résultent directement du bloc de constitutionnalité:

Les droits naturels et imprescriptibles
de l'homme:
- liberté
- propriété
- sûreté
- résistance à l'oppression

Les principes:
- liberté (individuelle, d'opinion, d'expression, de conscience, d'association, de la presse, d'enseignement, du commerce, de l'industrie, syndicale, etc.)
- égalité (en droits, des droits hommes-femmes, devant la loi, le service public, l'impôt, les charges publiques, etc.) sans distinction d'origine, de race ou de religion
- fraternité
- laïcité, respect de toutes les croyances
- protection de la santé, sécurité matérielle, repos, loisirs garantis par la Nation
- droit d'asile des étrangers

L'organisation politique, la loi, la justice:
- démocratie, gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple
- République une et indivisible en son territoire
- séparation des pouvoirs
- non rétroactivité de la loi
- justice (présomption d'innocence, droits de la défense, etc.)

Les droits et obligations:
- droit de vote
- devoir de travailler et droit d'obtenir un emploi, sinon indemnité de chômage
- devoir de contribution à l'action publique (impôt)
- droit à l'action syndicale, droit de grève
- droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé
- devoir de protéger et d'améliorer l'environnement

Mais on comprend tout de suite pourquoi l'adhésion à ces règles ne suffit pas pour être revêtu de l'identité nationale.

Un étranger peut parfaitement adhérer à l'ensemble de ces règles: s'il est ainsi français dans l'âme, il ne devient pas pour autant français au regard de la France.

Pour cela, il faut que l'étranger soit reconnu et accepté comme français par la communauté nationale conformément aux règles de naturalisation qui résultent de la loi.

Et enfin, si un français refuse un ou plusieurs éléments de l'identité nationale ? Libre à lui d'acquérir une nationalité étrangère et de répudier sa nationalité française.

En tout cas, pour moi, il n'y a aucune notion d'amour, de dévotion, ni de mort pour la Patrie et encore moins de supériorité de la France dans l'identité nationale. Ce n'est ni du patriotisme ni du nationalisme, mais un état (pas un Etat).

L'identité nationale, on la choisit et on vous la donne. Ou on la rejette.

Et lorsqu'on l'a, on peut participer ensemble à sa définition et à son évolution. Le bloc de constitutionnalité n'est pas figé dans le temps, il évolue dans notre temps avec nous.

D'où l'intérêt d'un débat :)

Posted via email from Aymeric's posterous

mercredi 28 octobre 2009

Scientologie: une condamnation de nature profondément libérale

J'utilise bien entendu le terme libéral dans son sens noble, celui qui inspire et dirige notre République.

Je rappelle brièvement que la Scientologie était jugée via deux entités en France: l'Église elle-même sous la forme d'une association loi 1901, et une librairie.

Si le tribunal ne pouvait plus ordonner la dissolution pénale de ces entités depuis la loi de simplification et de clarification du droit de mai 2009, il pouvait néanmoins leur interdire de poursuivre leur activité, décision qui aurait pu ensuite conduire à leur dissolution civile. Voir mon précédant article au sujet de la Scientologie ("Si, la Scientologie peut encore être dissoute").

Et bien non: le tribunal, délibérément, a fait le choix de ne pas interdire la Scientologie, et donc de ne pas permettre sa dissolution.

Il a préféré concentrer son action d'une part sur la publicité de la condamnation pour escroquerie dans plusieurs journaux, dans le but d'informer et de mettre en garde d'éventuelles victimes, et d'autre part sur de très fortes amendes à l'encontre non seulement de l'association et de la librairie, mais aussi de leurs dirigeants (qui au surplus ont écopé de peines de prison avec sursis).

Mais pourquoi s'arrêter en si bon chemin et ne pas tendre vers la dissolution ?

- concernant l'association, le tribunal a considéré qu'une interdiction d'exercer pouvait engendrer au contraire "la continuation des activités en dehors de toute structure légale", donc sans contrôle possible.

- concernant la librairie, le tribunal relève que sa fermeture aurait été contraire "aux grands principes de liberté de pensée et d'expression qui sont le fondement de toute démocratie".

On comprend directement la nature libérale du motif de ce jugement qui a permis à la librairie d'échapper à l'interdiction d'exercer. La liberté d'expression est l'un des pivôts de notre République.

Mais pour l'association ? Et bien le tribunal n'a pas fondé sa décision sur "la valeur d'une doctrine", "mais sur des méthodes" factuelles et objectives recevant la qualification d'escroquerie, donc illégales.

La doctrine elle-même de la Scientologie, et les valeurs qu'elle véhicule, aussi insupportables soient elles pour beaucoup (dont moi), ne sont pas condamnées et peuvent donc continuer à être évangélisées au nom de la liberté d'expression.

Conclusion immédiate n°1: nous vivons encore dans un Etat de droit libéral qui rend la justice dans les limites d'un ordre légal fondé sur des lois et non d'un ordre moral reposant sur des valeurs.

A bon entendeur et mauvais prophète de l'ordre moral, salut!

Conclusion immédiate n°2: exit la polémique sur la dissolution ratée à cause d'une erreur du législateur. De toute façon, le tribunal ne l'aurait pas prononcée.

Quoiqu'il en soit, le jugement a fait l'objet d'un appel, et qui sait ce qu'il sortira de cette nouvelle instance ?

Posted via email from Aymeric's posterous

Vitesses et coûts d'internet dans le monde en 2008

Voilà une très belle carte du monde, dessinée par l'ITIF (un think tank US) sur la base de chiffres délivrés par l'OCDE: les 20 premiers pays en terme de haut-débit sur internet en 2008.

La France y figure en bonne place: n°5 au classement avec une vitesse moyenne de 17,6mbps (mega bits par seconde). Le coût moyen par mbps y est également l'un des moins chers dans le monde, entre 1 et 5 USD.

On note toutefois une faiblesse sur la pénétration du haut-débit: un peu moins de 70% alors que les 4 premiers pays dépassent ce seuil (et même 80% pour la Finlande et la Suède).

Le pays le plus rapide ET le moins cher est sans conteste le Japon : 61mbps (3,5 fois plus que la France!) pour moins d'un USD par mbps.

Autres constatations:
- les USA ne sont pas à la traine en vitesse, mais sont loin derrière la France (3,5 fois moins rapide)
- l'Amérique du sud rentre dans le classement grâce à... la Guyane francaise!
- le continent asiatique est représenté par 3 États seulement: le Japon, la Corée et la Turquie.
- l'Afrique est hors classement.
- sur les 20 premiers pays, 16 sont européens, 2 sont asiatiques et 2 sont américains.

Posted via email from Aymeric's posterous

jeudi 22 octobre 2009

Hadopi passe au Conseil Constitutionnel

La loi Hadopi 2 relative à la protection pénale de la propriété littéraire et artistique sur internet est donc validée par le Conseil Constitutionnel, sauf un article sur lequel je vais revenir.
 
Le mécanisme même de Hadopi est donc définitivement fonctionnel.
 
Rejetant TOUTES les demandes des anti-Hadopi, le Conseil Constitutionnel vient de décider aujourd'hui que:
 
- la loi peut parfaitement soumettre la poursuite des contrefaçons à des règles spécifiques et simplifiées
- ces règles ne méconnaissent pas le principe d'égalité devant la justice
- le juge peut également statuer selon des règles simplifiées sur la demande de dommages-intérêts par les ayants-droits
- les peines prévues par Hadopi ne sont pas disproportionnées par rapport à la gravité de l'infraction
- il n'y a pas de "double peine" à faire payer l'abonnement pendant la suspension de son accès à internet
- une autorité administrative peut parfaitement participer à la mise en oeuvre de l'exécution de la peine de suspension de l'accès
- la notion de "négligence caractérisée" ne revêt aucun caractère équivoque et est suffisamment précise pour garantir  contre le risque d'arbitraire
 
Alors elle est où, la censure du Conseil Constitutionnel ?
 
Elle porte sur un point très précis de la loi, qui n'a même pas été soulevé par les anti-Hadopi d'ailleurs...
 
Voici le considérant en question:
 
"Considérant, toutefois, que l’article 34 de la Constitution réserve à la loi le soin de fixer les règles de procédure pénale ; que le deuxième alinéa de l’article 495-6-1 du code de procédure pénale prévoit que, dans le cadre de la procédure simplifiée, la victime pourra former une demande de dommages et intérêts et, le cas échéant, s’opposer à l’ordonnance pénale ; que, toutefois, cette disposition ne fixe pas les formes selon lesquelles cette demande peut être présentée ; qu’elle ne précise pas les effets de l’éventuelle opposition de la victime ; qu’elle ne garantit pas le droit du prévenu de limiter son opposition aux seules dispositions civiles de l’ordonnance pénale ou à ses seules dispositions pénales ; qu’ainsi le législateur a méconnu l’étendue de sa compétence ; que, dès lors, le deuxième alinéa de l’article 495-6-1 du code de procédure pénale doit être déclaré contraire à la Constitution".
 
Il faut donc une loi Hadopi 3 - très courte - pour colmater définitivement la brèche et obtenir une règlementation définitive et inattaquable constitutionnellement.
 
La conclusion aujourd'hui, c'est qu'Hadopi peut fonctionner, que les pirates pourront être sanctionnés légalement mais que les auteurs/artistes/producteurs/majors/etc. devront attendre encore un petit peu avant de pouvoir leur réclamer des sous.

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dimanche 11 octobre 2009

C'est donc Mitterrand qui a suivi Hortefeux et Besson

Chacun son tour a l'UMP.

Je me demandais ici qui suivrait Hortefeux et Besson, la réponse n'a pas tardé:

http://delongenlarge.blogspot.com/2009/09/seignosse-le-lieu-de-toutes-les-betises.html

Le point commun ? Les critiques sont personnelles et visent à détruire la personne elle-même, indépendamment de son action politique.

Classique. Puisqu'on ne peut ébranler ni l'exécutif ni sa ligne politique, on cherche délibérément à déstabiliser/déshonorer/humilier les hommes, et par eux le Président de la République.

Il en faut, du courage et de la force morale, pour résister à ces vagues de dévastation psychologique.

Pour l'instant, Hortefeux, Besson et Mitterrand résistent et je leur tire mon chapeau.


On parle de Jean Sarkozy, mais le problème n'est pas le même à mon avis. La critique n'est pas personnelle, pour l'heure, mais confine au népotisme rampant lié au choix du successeur annoncé à la tête de l'EPAD.

Alors qui suivra et démissionnera ? Est-ce que cela s'arrêtera un
jour ?

samedi 10 octobre 2009

Une pendaison pour quatre lignes

"Donnez-moi quatre lignes de l'écriture d'un honnête homme et je me charge de le faire pendre", a écrit le cardinal de Richelieu. 

Cela résume assez bien finalement "l'affaire Mitterrand".

Sauf que là, la pendaison est requise par plusieurs personnalités connues et par une meute d'anonymes.

Les personnalités jouent toutes avec les médias pour des raisons plus ou moins avouables. Sincères ? J'en doute très fortement. Politiques ? Très certainement. Fondées ? Pas du tout ; d'ailleurs bon nombre de ces personnalités ont reconnu ne pas avoir lu la "Mauvaise Vie".

Les anonymes - pas tous - eux aussi jouent, mais avec internet, ses forums et ses réseaux sociaux. Comme il est facile de vilipender quelqu'un publiquement dans le confort de son domicile sous le couvert d'un pseudonyme. Cela autorise bien des choses. J'ai peur qu'à force d'abuser du pseudo, on hâte la venue d'une réglementation peu tolérante à son égard.

Attention que la phrase de Richelieu ne se retourne pas contre les internautes en général. La liberté est sous surveillance, elle a des limites (elle s'arrête là où commence celle d'autrui), et il serait sage d'en jouir pleinement, anonymement ou pas mais dans le respect des lois et des hommes.

vendredi 9 octobre 2009

Polanski: Match Michaud-Finkielkraut ce matin sur France Inter, 3-0

A propos de l'affaire Roman Polanski:
 
Yves Michaud, philosophe: 3
Alain Finkielkraut, philosophe: 0
 
Sur 3 points (2 de fond, 1 moins important), le match a été dur et implacable! Moment inoubliable de radio, merci à Demorand de l'avoir permis.
 
- sur la victime "consentante": Finkielkraut s'est acharné à défendre l'absence de viol et même de crime pédophile parce que la victime était consentante et avait déjà une vie sexuelle à 13 ans (sic) (beurk). Et que de toute façon, la victime avait retiré sa plainte, ce qui devrait clore une fois pour toutes le procès. Michaud a heureusement rappelé, et un auditeur ancien magistrat est venu à son soutien - et ici je viens aussi confirmer ses propos - qu'une mineure ne PEUT pas donner son consentement, par son statut même de MINEUR, et qu'une relation sexuelle avec une mineure est un acte PEDOPHILE puni pénalement. Et que la victime a eu beau retiré sa plainte, il n'en restait pas moins que l'action pénale, celle que le pouvoir public conduit au nom du peuple (et non de la victime) pour l'infraction commise, continue toujours! C'est le cas en France comme aux USA. 1 point pour Michaud.
 
- sur la prescription: Finkielkraut dénonce une infraction "Polanski" imprescriptible, comme les crimes contre l'humanité (au passage, il dénonce aussi les amalgames des "autres", il ferait mieux de surveiller les siens, nombreux...). Michaud a rappelé légitimement qu'une infraction pénale n'est pas prescrite tant qu'il existe des poursuites qui interrompent la prescription. En l'occurrence, les mandats d'arrêt internationaux ont été régulièrement renouvelés. Et enfin, sur l'ancienneté des faits et le pardon de la victime, c'est au tribunal exclusivement de juger et éventuellement de prendre une décision clémente. Mais s'il n'est pas saisi parce qu'on se soustrait aux poursuites ? 1 point pour Michaud.
 
- sur la double faute de la France d'avoir accordé la nationalité française à un "violeur" notoire et de ne pas l'avoir extradé aux USA, selon Finkielkraut dans un sarcasme final: Michaud a simplement rappelé que Polanski est né en France (à Paris en 1933), qu'il a donc la nationalité française, et que la France n'extrade pas ses nationaux. Point barre et point final pour Michaud.
 
Avant de faire déferler ses haines et ses rancunes contre les uns ou les autres, voire contre la société toute entière, et de lyncher tel ou tel au nom de l'ordre moral ou de la liberté selon le camp qu'on a choisi, il faut revenir aux principes fondamentaux de notre République garantis par la Justice, et surtout à un peu plus de respect entre les personnes.
 
Comment ça, je lynche Finkielkraut ? non, je respecte l'homme, et souvent même je suis d'accord avec lui, mais la position qu'il tient dans l'affaire Polanski m'horrifie.

Posted via email from Aymeric's posterous

mercredi 16 septembre 2009

Une riposte enfin graduée

Après le Sénat, l'Assemblée Nationale a adopté hier le volet Hadopi (dit Hadopi 2) concernant la protection pénale de la propriété littéraire et artistique sur internet et qui vient compléter la loi Hadopi 1 dans ses dispositions non censurées par le Conseil Constitutionnel.

Le texte du projet de loi soumis par le gouvernement et voté par les députés, est très court:
http://www.assemblee-nationale.fr/13/ta/ta0332.asp

Par rapport au texte adopté par les sénateurs, la surveillance des emails est supprimée. Tant mieux.

Le projet de loi doit à présent être validé en Commission Mixte Paritaire et peut donc encore être modifié.

En attendant d'en savoir plus, ce texte, pour être conforme à notre Constitution, devait faire intervenir une juridiction pour la coupure d'internet.

Rappelons en effet que le 10 juin dernier, le Conseil Constitutionnel, tout en validant le principe de la riposte graduée d'Hadopi 1, avait déclaré anticonstitutionnel le fait de permettre à une autorité administrative d'infliger des sanctions (la coupure de la connexion) d'une gravité disproportionnée par rapport au droit fondamental d'expression et de communication dont internet est une composante.

Sur ce droit fondamental, je cite le 12ème considérant de la décision:

"12. Considérant qu'aux termes de l'article 11 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 : " La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi " ; qu'en l'état actuel des moyens de communication et eu égard au développement généralisé des services de communication au public en ligne [ndr: c'est-à-dire internet, mais pas les emails] ainsi qu'à l'importance prise par ces services pour la participation à la vie démocratique et l'expression des idées et des opinions, ce droit implique la liberté d'accéder à ces services ;"

Rappelons aussi que le Conseil Constitutionnel avait validé le principe de la riposte graduée permettant aux ayants-droits de protéger leurs oeuvres au titre du droit de propriété, droit aussi fondamental que le droit d'expression et de communication. Ainsi je cite le Conseil Constitutionnel dans les considérants n°13 à 16 de sa décision: [ndr: si ça vous gave de lire les considérants en entier, vous pouvez sauter directement aux crochets qui les résument...]

"13. Considérant que la propriété est au nombre des droits de l'homme consacrés par les articles 2 et 17 de la Déclaration de 1789 ; que les finalités et les conditions d'exercice du droit de propriété ont connu depuis 1789 une évolution caractérisée par une extension de son champ d'application à des domaines nouveaux ; que, parmi ces derniers, figure le droit, pour les titulaires du droit d'auteur et de droits voisins, de jouir de leurs droits de propriété intellectuelle et de les protéger dans le cadre défini par la loi et les engagements internationaux de la France ; que la lutte contre les pratiques de contrefaçon qui se développent sur internet répond à l'objectif de sauvegarde de la propriété intellectuelle ;

[ndr: le fondement de la sanction, c'est la violation du droit de propriété intellectuelle, qui est reconnu comme un droit fondamental au même titre que le droit d'expression et de communication]

14. Considérant que le principe de la séparation des pouvoirs, non plus qu'aucun principe ou règle de valeur constitutionnelle, ne fait obstacle à ce qu'une autorité administrative, agissant dans le cadre de prérogatives de puissance publique, puisse exercer un pouvoir de sanction dans la mesure nécessaire à l'accomplissement de sa mission dès lors que l'exercice de ce pouvoir est assorti par la loi de mesures destinées à assurer la protection des droits et libertés constitutionnellement garantis ; qu'en particulier doivent être respectés le principe de la légalité des délits et des peines ainsi que les droits de la défense, principes applicables à toute sanction ayant le caractère d'une punition, même si le législateur a laissé le soin de la prononcer à une autorité de nature non juridictionnelle ;

[ndr: une autorité administrative peut très bien infliger des sanctions dans des conditions bien précises garantissant notamment la protection des droits, parmi lesquels figurent les droits de la défense]

15. Considérant qu'aux termes de l'article 34 de la Constitution : " La loi fixe les règles concernant... les droits civiques et les garanties fondamentales accordées aux citoyens pour l'exercice des libertés publiques " ; que, sur ce fondement, il est loisible au législateur d'édicter des règles de nature à concilier la poursuite de l'objectif de lutte contre les pratiques de contrefaçon sur internet avec l'exercice du droit de libre communication et de la liberté de parler, écrire et imprimer ; que, toutefois, la liberté d'expression et de communication est d'autant plus précieuse que son exercice est une condition de la démocratie et l'une des garanties du respect des autres droits et libertés ; que les atteintes portées à l'exercice de cette liberté doivent être nécessaires, adaptées et proportionnées à l'objectif poursuivi ;

[ndr: la loi peut parfaitement concilier le droit de propriété avec le droit d'expression et de communication, l'un ne devant pas empiéter sur l'autre]

16. Considérant que les pouvoirs de sanction institués par les dispositions critiquées habilitent la commission de protection des droits, qui n'est pas une juridiction, à restreindre ou à empêcher l'accès à internet de titulaires d'abonnement ainsi que des personnes qu'ils en font bénéficier ; que la compétence reconnue à cette autorité administrative n'est pas limitée à une catégorie particulière de personnes mais s'étend à la totalité de la population ; que ses pouvoirs peuvent conduire à restreindre l'exercice, par toute personne, de son droit de s'exprimer et de communiquer librement, notamment depuis son domicile ; que, dans ces conditions, eu égard à la nature de la liberté garantie par l'article 11 de la Déclaration de 1789, le législateur ne pouvait, quelles que soient les garanties encadrant le prononcé des sanctions, confier de tels pouvoirs à une autorité administrative dans le but de protéger les droits des titulaires du droit d'auteur et de droits voisins ;

[ndr: une autorité administrative qui n'est pas une juridiction et dont la compétence s'étend à la totalité de la population ne peut pas infliger de sanction restreignant le droit d'expression et de communication telle que la coupure d'internet]"

C'est donc bien l'auteur de la sanction qui posait problème pour le Conseil Constitutionnel, mais pas le principe de la riposte graduée si la peine est infligée par une juridiction avec toutes les garanties habituelles de protection des droits de la défense, comme la procédure contradictoire, l'intervention d'un avocat, les délais, l'appel, etc.

J'avais écrit déjà (http://delongenlarge.blogspot.com/2009/05/une-riposte-vraiment-graduee.html) que finalement, la loi devait trouver un équilibre entre trois idées force :

- le piratage doit être condamné,
- les utilisateurs doivent accéder facilement à la culture => droit d'expression et de communication
- les auteurs et ayants droit doivent être rétribués justement => droit de propriété

C'est exactement ce que fait le gouvernement dans son projet de loi.

Il a pris acte de la décision du Conseil Constitutionnel et a rédigé un texte qui me semble conforme aux droits fondamentaux d'expression, de communication et de propriété qui fondent notre Société, puisque la peine (qu'il s'agisse de la coupure de la connexion ou de l'amende d'ailleurs) sera justement prononcée par une juridiction.

Dorénavant et pour résumer, la procédure de sanction des pirates est la même que pour les infractions au code de la route (qui peuvent être punies par la confiscation du véhicule, par exemple), sauf qu'on prend moins de pincettes avec le chauffard qu'avec le pirate qui, lui, bénéficie de coups de semonce préalables avant toute peine et ne reçoit pas d'avis automatique d'amende.

Ainsi, le schéma de graduation de la riposte est le suivant:
- email (1er coup de semonce)
- courrier recommandé (2ème coup de semonce)
- et si rien n'y fait, la sanction est prononcée par une juridiction: amende et/ou coupure et/ou prison, selon les preuves dont elle dispose et la gravité des faits notamment.

Et s'il doit y avoir coupure de la connexion internet et pour combien de temps (12 mois maximum), je cite le projet de loi: "la juridiction prend en compte les circonstances et la gravité de l’infraction ainsi que la personnalité de son auteur, et notamment l’activité professionnelle ou sociale de celui-ci, ainsi que sa situation socio-économique. La durée de la peine prononcée doit concilier la protection des droits de la propriété intellectuelle et le respect du droit de s’exprimer et de communiquer librement, notamment depuis son domicile."

Une riposte enfin graduée et respectueuse des droits et obligations de chacun, suite et fin ? Les députés anti-hadopi ont d'ores-et-déjà prévu de saisir le Conseil Constitutionnel. Pourquoi pas, si c'est pour écarter enfin tous les doutes!! Y a de fortes chances que j'y revienne de long en large, donc ;)

Si, la scientologie peut encore être dissoute


L'Eglise de Scientologie, accusée d'escroquerie, joue en ce moment sa survie en France devant le Tribunal Correctionnel de Paris : le Parquet a requis sa dissolution. Le jugement est attendu fin octobre.

Mais depuis lundi, on s'émeut de tous côtés, dans les médias et dans les blogs, sur le fait qu'elle ne pourra finalement pas être dissoute! Et qui d'accuser frénétiquement Sarkozy et ses complices d'un véritable complot pour protéger la scientologie!

Prenons un peu de hauteur sur ce sujet, non pour mieux sauter, mais pour mieux comprendre. Et pour tordre le cou à ces accusations honteuses et sans fondement, puisque, je vais l'expliquer plus bas, la dissolution est toujours possible de toutes les manières.

C'est la Miviludes (une Mission interministerielle, donc gouvernementale: http://www.miviludes.gouv.fr/) qui a tout d'un coup mis les projecteurs sur un changement de la loi pénale concernant les personnes morales intervenu en mai dernier. D'après ce que j'ai pu lire, l'Eglise de Scientologie fait partie des personnes morales en France, organisée sous la forme d'une association Loi 1901 (l'Association Spirituelle de Scientologie) et d'une société commerciale (la librairie Scientologie espace liberté).

Ce changement de loi pénale a affecté l'article 313-9 du Code pénal sur l'escroquerie, qui permet d'infliger à une personne morale un certain nombre de sanctions visées à l'article 131-39 du Code pénal.

Cet article 131-39 donne une liste générale de sanctions, parmi lesquelles on trouve en numéro 1 la dissolution. Le juge pénal peut ainsi décider de dissoudre une personne morale lorsque la loi le prévoit.

Oui, mais justement, depuis le changement de mai dernier, la loi ne prévoit plus la sanction de dissolution d'une personne morale reconnue coupable d'escroquerie : le nouvel article 313-9 vise dorénavant toutes les sanctions du 131-39 SAUF la dissolution (alors qu'avant, la dissolution était possible)!

Et voilà, Sarkozy a bien joué, il a fait voté une loi pour sauver la scientologie... etc. pfff...

Sauf que...

1. c'est quand même le Parquet qui a requis la dissolution de la scientologie (alors soit le Parquet est parfaitement indépendant de Sarkozy, soit Sarkozy ne protège pas la Scientologie... personnellement, j'opte pour les deux)
2. c'est la Miviludes (organisme gouvernemental, je le rappelle) qui a donné l'alerte, considérant comme inadmissible de ne plus pouvoir faire peser sur la tête des sectes (dont la Scientologie) l'épée de Damoclès de la dissolution
2. la loi de mai dernier ne visait pas seulement l'escroquerie par les personnes morales, mais toute une série de dispositions pénales par souci de simplification et de clarification
3. la ministre de la justice Michèle Alliot-Marie a déclaré hier que cette question de dissolution était une erreur et qu'elle allait être corrigée le plus vite possible
4. et de toute façon, la scientologie peut être dissoute quand même!

Comment peut-être elle dissoute ?

1. La correction de l'erreur annoncée par MAM ne changera rien pour la scientologie, en vertu du principe de non rétroactivité de la loi pénale plus sévère. Cette correction ne jouera que pour l'avenir, c'est-à-dire pour les infractions commises après la correction.

2. Mais le Tribunal Correctionnel peut tout de même prononcer une peine d'interdiction définitive d'activité de la personne morale (prévue aux articles 313-9 et 131-39 du Code pénal). L'effet de cette peine par rapport à la dissolution, c'est que la personne morale existe toujours dans les registres, mais elle est vidée de toute substance! En fait, elle n'existe plus puisqu'elle ne peut plus exercer aucune activité. Dans ce cas, le Parquet peut demander au juge civil la dissolution de la personne morale. C'est plus compliqué et un poil plus long, mais ça revient au même.

Au final, la scientologie peut bel et bien être dissoute en France. Tôt ou tard (ou jamais, c'est le juge qui décidera, pas Sarkozy).

lundi 14 septembre 2009

Hortefeux, Besson, à qui le tour ?


A Seignosse, entre Brice Hortefeux qui y va de sa petite phrase lapidaire et néanmoins sujette à moultes interprétations et Eric Besson qui fait un doigt en cachette mais quand même bel et bien filmé sur le vif, que de "décontraction" (comme dit Sarkozy...). En tout cas, ça amuse la galerie : les partisans mal à l'aise veulent rester sur le registre de l'humour, les détracteurs boivent du petit lait et crient au racisme pour l'un et à la vulgarité pour l'autre voire les deux, bref ça fait hurler dans les chaumières. Et on attend même avec impatience maintenant le prochain ponte de l'UMP qui aura été pris la main dans le sac.

Tout cela n'est pas reluisant, et en même temps, toute la polémique autour n'est franchement pas sérieuse.

Le cas Eric Besson est assez simple: son geste est moche, c'est sûr. Mais ça ne devrait pas aller plus loin, parce que finalement, ce mouvement digital dénué d'ambigüité et que son auteur lui-même voulait cacher aux yeux du monde est moins exploitable que la petite phrase d'Hortefeux, et surtout moins porteur d'ignominie potentielle. Il dessert simplement son auteur, qui aurait très bien pu s'en dispenser, et qu'on peut sans nul doute taxer d'avoir accompli un geste vulgaire, point barre. Jusqu'à nouvel ordre moral, on ne juge pas la valeur d'un homme dans la société sur un doigt, mais sur sa contribution par ses actes, qu'on les applaudisse ou qu'on les combatte.

Le cas Brice Hortefeux paraît plus complexe. Il y a une petite phrase lapidaire, et... ? et chacun y voit midi à sa porte!

Depuis la diffusion de la vidéo qui a déchainé les passions, il y a eu ceux qui la prétendent trafiquée, ceux qui l'attribuent à des amateurs, d'autres à des journalistes professionnels, ceux qui dénoncent la phrase sortie de son contexte, ceux qui y voient l'expression d'un racisme fanatique, d'autres d'un racisme ordinaire, d'autres encore de l'humour, ceux qui nient que de tels propos aient été prononcés, ceux qui parlent d'arabes, d'autres d'auvergnats, d'autres encore de clichés, ceux qui ont raison, ceux qui ont tort, et j'en passe et des meilleurs.

La boite de Pandore est ouverte et elle porte l'étiquette "Brice Hortefeux" :)

Comme toujours, la voix de la raison n'est pas celle qu'on entend le plus fort.

Il y a plusieurs certitudes: la phrase a été prononcée, on connaît parfaitement son contexte, et la vidéo, prise par des journalistes professionnels malgré sa piètre qualité (gens de dos, son faible voire inaudible, etc.), est digne de confiance.

Mais il y a une grosse incertitude: le sens de la phrase litigieuse. Oui, j'insiste, le sens n'est pas limpide pour moi.

J'ai vu et revu la vidéo, et passé en boucle certains passages pour mieux déceler ce qu'on y disait parce qu'on ne les distinguait pas assez bien, et bien n'en déplaise aux partisans et aux détracteurs (parce qu'eux, ils n'ont bien évidemment aucun doute), ce n'est pas clair du tout, je n'ai pas réussi à me faire une idée et je doute toujours sur ce qu'a voulu dire Brice Hortefeux.

Tantôt je pense qu'Hortefeux rebondit sur "c'est notre petit arabe" (que je n'avais pourtant pas entendu la première fois, et je ne suis pas le seul), tantôt je pense qu'il parle des prototypes ; dans ce cas, tantôt les prototypes sont arabes, tantôt ils sont auvergnats. Tout cela évolue au fil de mes tentatives d'analyse, vaines, et de celles des autres. Je ne sais pas. Ce que j'entend parfois très clairement et parfois très faiblement dans la vidéo, n'est pas forcément ce que Brice Hortefeux a entendu, lui!

On sait tous très bien - mais si, vous le savez!! - que, dans le feu nourri d'un échange multilatéral - surtout quand on s'envoit des vannes à droite et à gauche -, sa propre attention peut être portée sur un propos donné alors que celle de son voisin peut au contraire être portée sur un autre propos concomittant. A tel point que pour accorder ses violons, il faut répéter et répéter encore pour se faire entendre et comprendre.
Et Brice Hortefeux, qu'a-t-il entendu, lui ? Est-ce qu'il est resté sur son prototype auvergnat, ou parlait-il vraiment de "notre petit arabe" ? Il y a doute, et dans le doute, je m'abstiens!

Quoiqu'il en soit et qu'on en pense, il a nié, et nie toujours, farouchement toute pensée et intention raciste, et Amine qui était pourtant l'objet de cette phrase a nié, et nie toujours, farouchement être la victime d'une réflexion raciste. Au contraire, Brice Hortefeux a plaidé non coupable maintes fois et rappelé sans arrêt sa détermination à lutter contre toutes les formes de discriminations.

Faut-il être plus royaliste que le roi et leur intenter un procès d'intention ? Faut-il par définition remettre en cause la parole d'un ministre parce qu'il est forcément raciste et coupable de porter les couleurs de l'UMP et d'un militant parce qu'il est sot et coupable de soutenir son ministre ? Ce faisant, on attaque les personnes elles-mêmes au lieu de s'attaquer à leurs actions, puisqu'on affuble le ministre Brice d'une personnalité odieusement cynique et ignominieusement raciste, et le militant Amine d'une personnalité de lope sans âme ni conscience ni dignité.

La LICRA qui n'a pas tardé à s'offusquer de l'affaire comme tout le monde, a voulu en avoir le coeur net et a rencontré Brice Hortefeux. Et je ferai mienne sa conclusion: "la LICRA ne participera pas à la polémique politico-médiatique qui détourne l’attention des personnes en souffrance dans la société française. La LICRA restera vigilante comme à son habitude et considère cette affaire comme close pour elle".

http://www.licra.org/lactualite/communiques-de-presse/1694-polemique-hortefeux-pour-la-licra-laffaire-est-close

Là je dis "Bravo et bravissimo", enfin une réaction saine et sage au milieu d'un tumulte indescriptible et profondément malsain, en plus en provenance d'une association qui n'est pas la plus mal placée pour émettre un jugement sur ce dossier.

De toute façon, l'affaire a été portée devant la justice par au-moins une autre association (d'ailleurs, il y a eu très peu de plaintes, à ma connaissance une et une seule... comment expliquer cela alors que les détracteurs sont si convaincus d'avoir entendu parler un raciste ? les insultes racistes sont pourtant illégales!). Nous verrons bien ce que ces plaintes donneront.

Pour l'heure, ce que je retiens, c'est que de plus en plus, la critique dévie de l'action à la personne. Dénoncer l'action aujourd'hui ne suffit plus, il faut écraser la personne. La critique constructive des actions devient polémique personnelle stérile et tout cela est malsain!

Est-ce qu'on peut revenir sur plus de mesure et de nuance ? Je ne dis pas de baisser les bras sur une politique qui ne plait pas. Mais on peut le faire sans dénigrer et s'acharner sur les femmes et les hommes qui la mènent.

Il y a une technique de négociation qui s'appelle SOP-HOP: "Soft On People, Hard On Point", doux envers les personnes, durs envers les points de la négo.

Oui, un peu de douceur dans un monde de brutes... siouplait.

dimanche 30 août 2009

SimplyTweet, client Twitter sur iPhone



SimplyTweet est une application iPhone développée par un programmeur de Singapour extrêmement réactif et rapide à ajouter les fonctionnalités suggérées par les utilisateurs (finalement, c'est Apple et ses validations à la c... qui ralentissent le processus...).

Il en résulte une application complète, rapide et facile à l'usage. Gratuite dans sa version lite ; 3,99€ dans sa version avec le push.

Parce que oui, SimplyTweet notifie les mentions et les DM via le système de push notifications d'Apple!

Pour en savoir plus, rendez-vous sur http://motionobj.com/simplytweet

En attendant, voici un "petit" descriptif (mais je ne reviendrai pas sur le push, bien que ce soit absolument génial).

Comme n'importe quel client Twitter, SimplyTweet fait bien sûr le minimum, à savoir, la lecture des timelines, des mentions et des Direct Messages.

Quand on lance l'application, on arrive sur la page de ses "Friends". On peut changer le thème de cette page, selon qu'on préfère les bulles ou les lignes. Je trouve qu'on perd de l'espace utile avec les bulles, mais chacun ses sales goûts ;)



(Me remerciez pas pour les RT de fait des followings qui sont affichés ci-dessus ;)

Dans le thème que j'utilise, mes propres tweets ont un fond jaune pâle, ceux de mes Friends un fond blanc et les mentions un fond vert.

Le bouton "Friends" porte un badge qui compte le nombre de tweets non lus. Les tweets sont affichés du plus récent au plus ancien, et l'affichage est placé au niveau du tweet lu la dernière fois.

On peut donc quitter SimplyTweet à tout moment sans craindre de râter un tweet.

Il suffit de remonter dans la page pour lire les tweets dans l'ordre chronologique de leur publication.

Si on veut tout skipper et remonter tout de suite au tout dernier tweet publié, il suffit de toucher la barre supérieure de l'écran (qui indique l'heure).

Dans les paramètres, on peut décider au choix d'afficher tous les tweets non lus, ou seulement les plus récents.

Je ne vais pas m'apesantir sur les pages "Mentions" et "Messages", qui sont "self explanatory".

Un bouton situé tout en haut des pages Friends, Mentions et Message est là pour rafraichir les tweets. tout en bas de ces pages, un bouton "older" fait venir les tweets plus anciens.

La page "Search" permet de réaliser une recherche dans Twitter, avec tous les opérateurs de recherches voulus ("@", "from:", "to:", "OR", "within:", "near:", etc.). Par défaut, les recherches se font parmi les tweets du monde entier, mais une barre située directement sous le champ de recherche permet de limiter géographiquement la recherche.



Chaque recherche peut être sauvegardée pour y revenir rapidement la prochaine fois.

Quand on clique sur un tweet, quelle que soit la page où l'on se trouve, on arrive sur un écran de ce genre:




On peut "favoriser" le tweet en cliquant sur l'étoile, et supprimer le tweet si c'est le sien.

On peut aussi:
- répondre au tweet en cliquant sur le bouton en haut à droite.
- ouvrir la page "Conversation" en cliquant sur le 1er bouton en bas à gauche. La Conversation, c'est simplement la liste des replies à un tweet donné
(voir screenshot plus bas).
- retweeter en cliquant sur le 2ème bouton en bas à gauche.
- et en cliquant sur le bouton en bas à droite, on peut faire ça:



Par ailleurs, voyez ce qui est "cliquable" dans le tweet ?

- l'url, qui renvoit sur la page web dans le browser intégré de SimplyTweet. De là, on peut faire ça en cliquant sur le bouton en bas à droite:



- le hashtag, qui renvoit à une nouvelle page contenant tous les tweets avec ce hashtag. A chaque ouverture d'une nouvelle page, on peut revenir à l'écran précédant de sorte qu'on n'est jamais perdu sur SimplyTweet et qu'une tâche commencée peut être achevée même si on s'est un peu égaré en ouvrant quelques pages entretemps.

- le compte twitter (ici @mamandoudette), qui renvoit sur le profil de la personne concernée.

A ce sujet, on peut voir le profil des twittos en cliquant sur n'importe quel avatar dans n'importe quelle page.

Ça donne ça:



On peut follower/unfollower, voir la liste des followers, des friends (followings) et ouvrir la page web (toujours dans le browser intégré).

On peut aussi ouvrir n'importe quel tweet de cette page.

En cliquant sur le bouton en bas à droite, on peut aussi ça:



J'ai parlé plus haut de la page Conversation. Voilà ce que ça donne:





Autre fonction très très utile quand on est pressé: en slidant sur un tweet dans n'importe quelle page, on fait apparaitre 3 boutons. Le premier pour répondre directement au tweet sans l'ouvrir. Le deuxième pour effectuer une multi-sélection de tweets. Le troisième pour retwitter.



Et enfin, lorsqu'on navigue dans Safari, un bookmark vous permet de lancer SimplyTweet qui ouvre alors un nouveau tweet pré-rempli avec l'url du site visité! URL raccourcie bien sûr!

Autre screenshot, mais pas le moindre, celui d'écriture d'un tweet. On peut insérer une photo. Mais on peut surtout faire tout ça:




Le bouton Contacts ouvre la liste de tous vos contacts. Le bouton #hashtags ouvre la liste des derniers hashtags utilisés.

Pour terminer, 2 screenshots de la page "More".








Edit Saved Views permet de créer des groupes de twittos. Les groupes apparaissent en tête de page More. C'est ainsi que j'ai créé 3 groupes. Mine pour mes propres tweets. Prestataires pour suivre tous les développeurs des apps que j'utilise. Et Proches pour suivre mes amis IRL.

Photos permet de rechercher des photos dans les tweets du monde entier.

Et Notes, c'est pour lister les notes que vous avez créées au sujet de quelques profils dans Twitter.

Vous pouvez suivre l'évolution du travail sur SimplyTweet grâce à Twitter: just follow @SimplyTweet.

J'espère que cette petite review vous aura aidé dans votre choix du client twitter le plus adapté à vos besoins :)

mercredi 26 août 2009

UPS, attention à vos livreurs!


Oui, j'ai pris un abonnement Free à la campagne! Dans une maison icaunaise qui ne capte aucun réseau puisque le petit village résiste encore et toujours aux opérateurs mobiles.

Adieu tranquillité, mais c'est un autre problème! Au-moins, on n'aura plus à monter sur la colline pour se connecter.

Là, je voulais vous parler d'une carence grave d'UPS.

Fin juillet, je m'abonne à l'ADSL sur le site de Free et pars en vacances sereinement, impatient de retrouver ma nouvelle freebox à mon retour pour combler ce trou de l'infosphère.

La maison reste inoccupée, mais Free, donc UPS, possède toutes mes coordonnées dont le numéro de mon téléphone portable, et j'ai un voisin icaunais de confiance, A., qui peut prendre livraison en mon absence.

Trois semaines après, je rentre à Paris. Me connecte à l'interface de Free pour voir où ça en est. Et constate que la freebox a été livrée, super!

Je téléphone à A., mais Ô suprise, il n'a rien pour moi! Je téléphone à d'autres voisins, mais personne n'a eu vent du passage d'UPS!

Je m'encquiers donc auprès de Free, dont le service logistique m'affirme catégoriquement que le modem a été livré à bon port par UPS.

L'inquiétude grandit.

Au détour d'une conversation téléphonique avec N., la femme de ménage qui entretient la maison icaunaise, la lumière se fait : N., trouvant un jour un colis adressé à mon nom, posé à l'extérieur sous une fenêtre, l'a rentré simplement à l'abri, sans l'ouvrir bien évidemment!

Le WE d'après, je débarque dans l'Auxerrois pour constater effectivement que le colis qui m'attend sagement, contient la freebox.

Tout est bien qui finit bien et l'infosphère peut enfin étendre ses ondes (wifi) dans ce petit coin reculé de l'Yonne.

Mais entretemps, un livreur d'UPS s'est contenté de laisser un colis seul aux intempéries et aux voleurs dans un jardin ouvert aux quatre vents.

Bravo UPS!

PS: je dois dire tout de même que les services de Free et d'UPS ont été assez réceptifs, et qu'UPS m'a annoncé avoir lancé une enquête interne. J'espère que cet incident ne se reproduira pas ailleurs...

jeudi 13 août 2009

Le politique décide, l'administration applique, pas le contraire




Sur la question de la suspension de l'intégration des futurs cadets de la République dans les écoles de police, décidée par le ministère de l'Intérieur, Brice Hortefeux désavoue son administration et maintient l'intégration.

"Ce n'est pas l'organe administratif qui décide mais l'autorité politique", selon Hortefeux.

Je ne peux qu'applaudire et dire bravo.

Depuis quand une administration décide-t-elle à la place du politique ?

C'est un peu comme si l'armée décidait toute seule de suspendre ses activités en Afghanistan!

L'anarchie, quoi.

http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/08/12/hortefeux-desavoue-son-administration-et-reintegre-les-cadets-de-la-republique_1228079_3224.html#xtor=AL-32280270

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lundi 10 août 2009

Jeunes voyous et société





A l'occasion de la course-poursuite à Bagnolet entre des policiers et un jeune à moto, qui en est mort, un syndicat de gardiens de la paix regrette "qu'un tragique accident soit l'occasion pour certains jeunes voyous de régler leurs comptes avec la société et plus particulièrement avec les forces de l'ordre présentes".

C'est exactement ça, un règlement de compte personnel de jeunes voyous avec la société.

Peu importe la pauvre victime, elle n'est qu'un prétexte, pas la cause.

Et la société, elle n'est qu'un bouc émissaire, pas la cause de tout cela : toute société, aussi parfaite et/ou aussi riche soit elle, a et aura ses jeunes voyous.

La cause, c'est quoi alors ?

Si on allait voir du côté des parents et de l'éducation familiale de ces jeunes voyous, on aurait certainement beaucoup de réponses.

Que les parents - le père ET la mère, pas l'un ou l'autre - se bougent, nom d'un nom, pour eux, pour leurs enfants, et pour la société!

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dimanche 19 juillet 2009

Bluetooth or not Bluetooth







Un soir, dans la rue, quelques minutes en solitaire pendant lesquelles écouter de la musique est un grand plaisir. Il fait chaud, c'est vraiment agréable.

Je sors mon casque bluetooth, le place sur les oreilles, et lance mon iPhone.

Bizarre, le son est faible alors que le volume est maximal. Cela doit venir de la batterie du casque presque déchargée. Le bluetooth, c'est merveilleux, tous ces fils qu'on ne démêle plus! Encore faut-il penser à recharger le bidule avant utilisation...

Quand j'approche l'iPhone de mes oreilles, le son devient plus distinct ; c'est logique, la puissance requise pour le transmettre est moins importante. Je laisse donc le mp3phone à proximité du lobe droit.

Je passe devant une terrasse pleine de monde.

Bizarre toutes ces têtes qui se tournent vers moi. Z'ont rien d'autre à faire que de mâter un pauvre hère vagabonder avec un casque sur la tête ?

Mon sens particulièrement aigü de la paranoïa n'en est que plus exacerbé, mais j'ai l'habitude, finalement, et poursuis ma route comme si de rien n'était, tentant de maintenir une démarche normale.

J'arrive chez moi et regarde l'heure sur l'iPhone. Ce faisant, je me rends compte que l'icône du signal bluetooth est... désactivée?!

Diantre, pendant tout ce temps, j'écoutais de la musique sur... haut-parleur!!

Un pauvre hère qui marche en cadence de sa musique fluette sortie d'un haut-parleur de mauvaise qualité, forcément, ça se remarque.

Le bluetooth, c'est merveilleux, encore faut-il penser à le brancher pour en jouir pleinement.


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mardi 23 juin 2009

Fans de la Pomme, goûtez pas à l'Orange!

Le 19 juin dernier, Orange a lancé le nouvel iPhone 3G S.

La nouvelle génération. Annoncée officiellement par Apple le 8 juin lors de sa WWDC Keynote. Et tant attendue depuis bien plus longtemps par nombre de fans de la Pomme - comme moi.

Les prix de la version 32Go étaient annoncés à 299$ par Apple et 229€ par Orange. Une aubaine!

C'était tout bon pour mon anniversaire du mois de mai dernier!

Oui, mais voilà, grosse déception. Pour bénéficier de ces tarifs très intéressants par rapport à la valeur réelle de la bête, il fallait soit s'abonner à Orange pour la première fois, soit renouveler son téléphone chez Orange dans le cadre de son programme de fidélisation avec plus de 2400 points.

Un pigeonnage, donc, pour les entre-deux! Enfin, plutôt une aubaine manquée, parce que franchement, l'iPhone 3G S coûte bien plus que 229€.

En tout cas, les abonnés Orange et fans de la Pomme - comme moi - qui ont spécialement quitté leur opérateur traditionnel (Bouygtel) en mars 2008 pour Orange et son iPhone Edge, puis qui ont spécialement renouvelé leur iPhone à la faveur d'un 3G en juillet 2008, et enfin qui se sont engagés sur 24 mois chez Orange, sont bernés et bien bernés.

Pour ceux-là, il fallait compter 533€ le "precious", et encore, après une ODR de 100€!

Plus du double de ce qui étaient annoncé et attendu fébrilement!

Une opération de fidélisation, ça ?

J'en doute, et suis persuadé même qu'Orange a très mal joué sur ce coup.

  • il y a ceux qui ont eu la prudence en juillet dernier de ne s'engager que sur 12 mois. Plus qu'un mois, donc ça vaut le coup de passer à la concurrence (d'autant que les forfaits Bouygtel et SFR sont moins chers qu'Orange, la bonne occasion!) ; surcoût nul en attendant un petit mois, voire égal à un moins d'abonnement, donc rentable pour les "petits" forfaits (50€ au lieu de 250€, y a pas photo)

  • et il y a ceux qui se sont engagés pour 24 mois. Ceux-là sont vraiment dans la mouise. Impossible de passer à la concurrence, trop cher. Il faut donc attendre d'obtenir les 2400 points, plusieurs longs mois pour les "petits" forfaits. J'ai entendu dire toutefois qu'en atteignant 1000 points, Orange faisait un "geste" et accordait 1400 points gracieusement, mais cela reste à vérifier. Prisonnier! Et pour une économie dérisoire par rapport à l'enjeu: quelques euros par mois, sans pouvoir obtenir son nouveau "precious". Il y a de fortes chances que ceux-là se détournent d'Orange au premier prétexte.

Quoiqu'il en soit, c'en est fini des rééengagements sur 24 mois! Même pas la peine d'y penser sachant qu'Apple lancera certainement un iPhone v4.0 dans un an. Pas question de se retrouver prisonnier à ce moment-là.

Et moi dans tout ça ?

Moi rien, sauf que j'ai la meilleure épouse du monde. Madame s'est sacrifiée pour moi!

Il y a 2 ans, je l'ai poussée à quitter Orange au profit de Bouygtel pour bénéficier d'appels gratuits entre nous. A l'époque, c'était un énorme sacrifice pour Madame, qui n'avait connu d'autre opérateur qu'Orange depuis le Bi-Bop.

Dès avril 2009, sa période d'engagement de 24 mois étant expirée, je la pousse à se re-tourner vers Orange pour le même motif, mais peine perdue, elle fait de la résistance! Madame n'est pas geek pour un sou.

Mais la résistance, un geek, ça n'aime pas! Faut que ça marche, tout de suite, et fluide!

Enfin bref, la veille de la sortie du "precious", dans notre lit et devant ma grande déprime de ne pouvoir être l'un des premiers à jouer avec, Madame s'est demandée candidement si, en passant par hasard chez Orange, elle ne pouvait pas avoir le graal au prix faible, quitte à ce qu'elle récupère mon 3G dont elle ne veut absolument pas mais qu'elle serait prête éventuellement à reprendre si cela pouvait me faire plaisir.

Mais oui, la voilà qu'elle est furieusement bonne, cette idée!

Et tout s'enclenche magnifiquement: Madame se retrouve chez Orange (pour 12 mois, hein ? faut pas déconner) avec un iPhone 3G, et moi, bah joyeux anniversaire et bonne fête papa!

Le lendemain matin, l'affaire était dans le sac de la Fnac des Champs-Elysées. J'étais Madame était même la 2ème cliente de la journée (vers 10h du mat', bonjour le lancement râté à la Fnac, mais c'est une autre histoire)!

Moralité n°1: Orange gagne un forfait 12 mois mais risque d'en perdre deux dans un an.

Moralité n°2: Madame est quand même un peu geek.

Moralité n° geek: faut que ça marche, tout de suite, et fluide!

Conseil spécial à Orange: tu as intérêt à modifier tes conditions de renouvellement en juin 2010.

mercredi 17 juin 2009

Un Congrès sans opposition

Le Président de notre République a décidé, à l'occasion des élections européennes, de réunir notre Parlement en Congrès à Versailles lundi prochain, afin de nous exposer ses orientations "tant pour ce qui est de notre politique européenne que pour ce qui concerne son projet économique et social" (voir son communiqué du 11 juin).

C'est l'article 18 de notre Constitution, depuis la réforme de 2008, qui accorde au Président le droit de s'exprimer devant le Congrès. Cet article prévoit que l'intervention du Président peut être suivie d'un débat entre parlementaires hors sa présence, ce qui est totalement légitime et constitutionnel puisque notre Constitution est, rappelons-le, fondée sur le principe de séparation des pouvoirs.

Les Verts et le PC ont décidé de boycotter le Congrès pour une raison anticonstitutionnelle puisqu'ils exigent le débat direct avec le Président. Le PS viendra mais ne débattra pas pour protester du fait qu'ils ne sont pas écoutés. L'UMP et le Modem seront là, et ils débattront donc entre eux, seuls...

Ce sera donc un Congrès sans opposition (ou presque si certains considèrent le Modem dans l'opposition) qui se tiendra lundi!

Mais que devient notre République ?

Des députés et des sénateurs qui refusent de siéger alors que notre Constitution leur en donne le droit! D'accord, ils n'en ont pas l'obligation, mais devant leurs électeurs, n'ont-ils pas le devoir républicain de les représenter ? Ou sont-ils élus pour ne pas participer du tout à la démocratie ?

Des députés et des sénateurs qui feront acte de présence, mais en silence alors que notre Constitution leur donne la parole! D'accord, ils n'ont pas l'obligation de débattre avec la majorité, mais n'ont-ils pas le devoir républicain de faire valoir la parole de leurs électeurs ? Ou sont-ils élus pour ne pas participer activement à la démocratie ?

Dans les deux cas, c'est un déni de notre démocratie.

Je pense qu'il est urgent de rappeler à nos représentants ce qu'est une démocratie, en tout cas la nôtre: « le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple » (article 2 de notre Constitution), donc un régime politique où le peuple exerce lui-même sa souveraineté en élisant librement ses représentants. Lorsque les représentants font défaut, le régime s'écroule.

Pour ma part, je ne vote pas pour rien, mais pour qu'on me représente au sein de notre République. Activement.

Le jour où mon représentant faillira dans cette mission et boycottera, physiquement ou par la parole, nos institutions, alors je lui écrirai pour protester et lui faire savoir qu'il perdra ma voix pour l'avenir s'il persévère.

mardi 16 juin 2009

La riposte n'était pas graduée

Vous l'avez tous lu: le Conseil Constitutionnel a donc censuré en partie la loi Création et Internet, notamment dans toutes ses dispositions permettant à la future Hadopi de sanctionner les pirates.

C'est une sage décision, qu'apparemment une très grande majorité de français approuve. Les opposants à la loi boivent du lait (s'il y en a encore...), et ses défenseurs ne ronchonnent pas (trop). C'est dire comme cette institution de notre République est remarquablement utile et respectée.

Et même totalement apolitique: pas de polémique stérile, seulement une décision objective qui replace la Hadopi dans son contexte constitutionnel, pour faire respecter tant la liberté d'expression que le droit des auteurs.

Qu'est-ce qu'il en ressort, en fin de compte ?

Une loi tronquée, certes, réduite aux seuls dispositifs d'alerte à l'égard des pirates, mais qui pourrait fort bien être complétée un peu plus tard par de nouvelles mesures compatibles avec les exigences du Conseil Constitutionnel.

Et ces quelques mesures pourraient ressembler à ce que je décrivais dans ce billet: http://delongenlarge.blogspot.com/2009/05/une-riposte-vraiment-graduee.html

Ce qui en effet est anticonstitutionnel est de permettre à une autorité administrative d'infliger des sanctions d'une gravité disproportionnée par rapport à un droit fondamental: c'est le cas de la coupure d'internet.

Mais remplacez cette coupure par une amende administrative (comme pour les excès de vitesse), assortie éventuellement d'une réduction obligatoire et temporaire du débit de l'abonné-pirate, et vous restez dans le cadre constitutionnel quand bien même ces sanctions seraient infligées par la Hadopi.

Nulle atteinte dans ce cas au droit fondamental que représente l'accès à internet, puisque vous pouvez toujours y accéder, mais à un débit tel que le téléchargement de fichiers volumineux devient un acte de patience extrême.

Attendons ce que le gouvernement nous concocte, et nous y reviendrons.

lundi 15 juin 2009

FreeWifi et iPhone

Si vous êtes abonnés à Free, libérez votre accès wifi en activant l'option FreeWifi! Cela permettra aux autres freenautes d'accéder à votre freebox en wifi, en toute sécurité pour vous. Et en échange, cela VOUS permettra de vous connecter à internet si un jour vous êtes à proximité d'une autre freebox que la vôtre.

Et si vous avez un iPhone, créez un favori en cliquant sur le lien prévu à cet effet juste après votre identification à FreeWifi. Cela vous dispensera de saisir vos identifiant et code d'accès lors de vos prochaines connexions.

C'est pas pratique ça ?







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lundi 8 juin 2009

Le rendez-vous râté de Bayrou

Bayrou avait donné rendez-vous aux électeurs après les européennes au sujet de la manipulation des sondages... s'il gagnait.

Rappelez-vous: http://delongenlarge.blogspot.com/2009/06/bayrou-attaque-les-sondages-et-ceux-qui.html

Et bien ce rendez-vous est râté. Forcément, Bayrou n'a pas gagné. Il s'est donc épargné la peine de revenir sur ses déclarations ante-électorales.

Trois conclusions à retenir:
  1. les instituts de sondages ne sont pas manipulés, ni par leurs propriétaires, ni par leurs commanditaires,
  2. ne jamais se servir des sondages pour être élu,
  3. promettre de faire une chose si on gagne les élections, ça dispense de la faire si on perd.

Brillant, le Bayrou!

dimanche 7 juin 2009

Contrat de travail pour la télé-réalité

Il a été jugé récemment que les participants à une émission de télé-réalité ("L'Ile de la Tentation") devaient être considérés comme des employés liés par un contrat de travail et qu'en conséquence le producteur de l'émission, en tant qu'employeur, devait leur payer une indemnité de licenciement le cas échéant.

Ça me paraît juste et légitime.

Et cette décision me semble parfaitement cohérente avec celle qui avait été rendue par ailleurs sur les documentaires ("Etre et Avoir").

La frontière entre productions lucratives et créations documentaires est à présent bien établie, et qui en sort gagnant ? L'intelligence et l'équité.

De là à ce que les crétins cessent d'alimenter la pompe à fric de profiteurs, ce n'est pas demain la veille... Et finalement, tant qu'on se marre, ce n'est pas si mal!?

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jeudi 4 juin 2009

Bayrou attaque les sondages et ceux qui les font

Ce matin sur France Inter, Bayrou s'est lancé dans une diatribe contre les instituts de sondages qui seraient possédés par des manipulateurs et manipulés par des commanditaires...

"Il y a des gens qui possèdent des instituts de sondage, il y a des gens qui gouvernent les instituts de sondage par les marchés qu'ils leur donnent, il y a des gens qui se font les chefs d'orchestre des sondages".

"Si les électeurs montrent dimanche que cette affaire était une vaste entreprise pour essayer de créer des mouvements d’opinions qui n’existent pas en vérité. Si tel est le cas, dans les jours qui suivent, je dirais tout ce que je sais sur les sondages et des manipulations. Je dirais qui, comment et quels sont les moyens de peser sur tout cela".

Il donne donc rendez-vous après les prochaines élections européennes pour donner des faits et des noms s'il gagne!

"Si le résultat des urnes est ce que je crois, si c'est nous qui avons la confiance des Français et pas d'autres - utilisés dans cette affaire pour essayer de délier le résultat de cette élection - je vous donne rendez-vous la semaine prochaine avec des faits, des noms, des dates, pour qu'on sache comment ça marche en France, la manipulation de l'opinion".

Rendez-vous pris. Je reviendrai donc sur ce billet plus tard.


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Google Squared, Sarkozy et de Villepin

Google vient de sortir sa nouvelle application web de recherche, qui présente les résultats sous forme de tableau.

Très réussi, et globalement fiable.

Attention tout de même, certains résultats sont surprenants... On peut lire ainsi que De Villepin succède à Sarkozy à la Présidence de la République ;)

http://www.google.com/squared/search?q=french+presidents

dimanche 31 mai 2009

Gâchis de lait





Le déversement de milliers de litres de lait dans le conflit qui oppose producteurs et acheteurs est inadmissible.

Tout comme est inadmissible le diktat des acheteurs sur le prix du lait.

Mais dans quel pays vivons nous où la "négociation" n'existe plus que dans les actions d'éclat et d'irrespect des hommes et des biens ?

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lundi 11 mai 2009

Une riposte vraiment graduée

Pour la loi Hadopi.


Contre la loi Hadopi.


Et si finalement tout le monde était d'accord sur l'économie numérique ? Un peu de douceur dans un monde de discorde...


J'écarte d'emblée ceux qui revendiquent le droit de pirater librement sans contrepartie : ceux-là sont de vrais pirates et donc hors-la-loi et hors jeu.


Il reste donc beaucoup de personnes divisées en deux camps, pour la licence globale à gauche et pour la loi Hadopi à droite, en gros.


Mais où donc est la véritable frontière ?


Sur le fond, il n'y en pas. Trois idées force circulent dans les deux camps, et ce sont les mêmes, et ce n'est pas un hasard:

- le piratage doit être condamné,

- les utilisateurs doivent accéder facilement à la culture,

- les auteurs et ayants droit doivent être rétribués justement.


Sur la forme, les divergences apparaissent, quoique chacune des parties s'accorde pour affirmer que l'autre prône une solution inapplicable.


Les partisans de la licence globale reprochent à la loi Hadopi de mettre en péril les droits fondamentaux des utilisateurs, tandis que les défenseurs de la loi Hadopi dénoncent la licence globale en ce qu'elle ne garantit pas une juste rétribution aux auteurs et ayants droit.


Serait-ce là le point de rupture ? Une question d'équilibre entre les droits et obligations des utilisateurs et ceux des auteurs et ayants droit ?


Si c'est le cas, observons le système tel qu'il existe actuellement : nous pouvons constater que nos trois idées force sont respectées dans leur principe, mais que seule la première ("condamner le piratage") est imparfaite.


Bon an mal an, les utilisateurs accèdent facilement à la culture via les offres légales de téléchargement ou de streaming, lesquelles répondent à la demande et se multiplient (je ne parle même pas des supports physiques tels que CD ou DVD puisqu'il ne s'agit ici que de l'économie numérique) ; les ayants droit sont satisfaits de leur rétribution via ces mêmes offres puisqu'ils les ont négociées ; mais le piratage ? Il n'est sanctionné que symboliquement, lui.


La voilà notre fracture, et ce qui fait que les deux camps se déchirent : la lutte contre le piratage.


Pénalement, les mesures existent pourtant pour condamner un pirate.


Encore faut-il le débusquer avant de le punir.


L'analogie avec les radars automatiques sur la route a ses limites, mais elle me frappe. Lorsqu'un véhicule est flashé, c'est le titulaire de la carte grise qui est présumé responsable et qui reçoit à ce titre l'avis de contravention. Si le titulaire paye l'amende, il reconnaît sa responsabilité ce qui entraine automatiquement le retrait des points. Ce n'est que si le titulaire conteste l'infraction, ou encore si l'infraction est particulièrement grave (dépassement de plus de 50km/h) que le procureur est saisi. Dans ce cas, si le dossier n'est pas classé, il passe devant le juge qui peut soit relaxer le prévenu, soit le condamner en confirmant la contravention et même en prononçant des peines complémentaires (suspension ou retrait de permis, stage de sensibilisation, confiscation du véhicule, etc.).


Le système est pragmatique, respecte les droits fondamentaux de chacun et fonctionne bien ainsi.


Alors pourquoi ne pas l'adapter au piratage ?


Le piratage, c'est en quelque sorte un dépassement de limite de vitesse. Avec comme plaque d'immatriculation, l'adresse IP. Comme radar et flash, les diverses mesures mises en œuvre pour détecter le piratage (listes d'adresses IP saisies sur les serveurs de fichiers piratés ou simplement récoltées sur les serveurs déguisés en pirates mais gérés par des policiers ou des associations de protection des auteurs et ayants droit, etc.). Comme fichier minéralogique, les listes de clients de tous les fournisseurs d'accès à internet qui eux-seuls peuvent faire le lien entre l'adresse IP et le titulaire de l'abonnement. Et comme titulaire de la carte grise, celui de l'abonnement internet.


Tous les éléments de comparaison sont réunis pour réaliser l'analogie et mettre en place une riposte véritablement graduée et proportionnée.


Cela pourrait donner ça:


- le titulaire de l'abonnement, après une mise en demeure restée sans effet par email puis par lettre recommandée, reçoit l'avis automatique de contravention. Il décide de lui-même s'il paye l'amende ou s'il conteste l'infraction.


- s'il paye l'amende, il reconnaît sa responsabilité. Cela pourrait entrainer alors la réduction drastique et automatique de sa bande-passante pendant un certain temps, mesure aussi efficace que la coupure d'internet pour sanctionner un gros téléchargeur.


- au contraire, s'il conteste l'infraction parce qu'on a piraté sa connexion internet, parce que l'adresse IP est erronée ou parce qu'il existe d'autres raisons encore toutes plus valables, la procédure suit son cours via le procureur et éventuellement le tribunal. Ce dernier pourra alors relaxer le prévenu, ou le condamner à payer la contravention et réduire sa bande-passante.


Et justice est faite.


Alors, inutile d'inventer un système de licence globale ou d'aller aussi loin que la loi Hadopi ?